Pas facile la confection des listes électorales pour les partis Des contestations, des démissions en force sont annoncées au niveau de la base militante de plusieurs partis. Ils sont victimes de leurs choix. Les partis politiques ne savent plus où donner de la tête. La confection des listes électorales réveille les démons de la contestation. Les signes d'un malaise se font déjà sentir sur l'ensemble des partis qui participeront au rendez-vous électoral du 4 mai prochain. A J- 4 de la fin du délai de dépôt des listes électorales, qui expire le 5 mars, les tiraillements minent les états-majors des partis. Des contestations, des démissions en force sont annoncées au niveau de la base militante de plusieurs partis. Le Mouvement populaire algérien (MPA) est pris par une hémorragie. De nombreux militants et cadres du parti, dont le président de l'APC d'Alger ont claqué la porte en guise de contestation du classement dans les listes électorales. Destiné à conduire la liste de la circonscription d'Alger, Abdelkrim Bettache était surpris par son placement en mauvaise position, raison pour laquelle il a claqué la porte du parti. Le MPA qui vient de perdre un de ses importants cadres, risque fort de perdre la bataille sur Alger. Selon des sources, le secrétaire général du parti, Amara Benyounès a préféré placer son frère en tête de liste d'Alger, un choix qui ne sera pas rentable pour le MPA. Le même cas à Béjaïa. La désignation de l'ancien député Smail Mira comme tête de liste n'a pas été du goût des militants, lesquels ont contesté la décision de la direction Benyounès. Les militants dénoncent les pratiques de favoritisme adoptées par l'ancien ministre du Commerce dans le choix de ses cavaliers. Le MPA n'est pas le seul à avoir payé les frais de ses décisions. Même les grands partis majoritaires n'échappent pas à ce malaise. Le FLN est en soupape. Même si la direction de Ould Abbès observe le black- out total sur les noms retenus dans les listes, il n'en demeure pas moins que les spéculations font monter la tension. Selon des sources, les militants contestent la décision de placer l'ex-ministre Moussa Benhamadi en tête de liste de Boumèrdes. Vu que le frère Smaïl Benhamadi conduit la liste du RND à Bordj Bou Arréridj, le FLN a voulu éviter la confrontation entre les deux frères. Le parti du RND qui est plus discipliné n'est pas en reste. Le parti de Ouyahia connaît des remous au sein de ses structures de base. L'annonce des listes électorales n'a pas apaisé les tensions. A Tizi Ouzou la désignation de Sid Ali Zmirli comme tête de liste a été rejetée par le conseil de wilaya du parti après une confrontation entre les partisans du candidat retenu et ceux de Tayeb Mokadem qui a été classé en cinquième position. A Béjaïa, les militants ont observé un sit-in devant le bureau du parti pour contester également les décisions du secrétaire de wilaya qui, selon eux, a écarté les vrais militants et les cadres du parti de la liste de candidature. Les membres des sections communales menacent d'une démission collective «si la direction du parti valide la liste concoctée par Choucha autoproclamé tête de liste». Les partis de l'opposition ne sont pas non plus épargnés. Ils sont tous minés par des conflits sans exception. Le plus vieux parti d'opposition, le FFS traverse, lui aussi une zone de turbulence. L'annonce de la liste électorale à Béjaïa a suscité la colère des militants. Le parti qui fait du consensus, son cheval de bataille, semble avoir échoué dans la confection des listes consensuelles. La liste conduite par l'ex- chef du groupe parlementaire du parti Chaffaa Bouaiche est contestée. Les militants de la commune de Kherrata brandissent déjà la menace de démission. Le RCD n'est pas mieux loti. Le Rassemblement de la culture pour la démocratie rencontre également des résistances au niveau de la base. Le choix porté sur l'actuel élu à l'APW, Yacine Aissouane n'a pas été du goût de certains cadres du parti, mais cela n'a pas fait grand bruit. Du côté des islamistes, la situation est compliquée. Le classement en tête de liste risque même de faire voler en éclats les alliances contractées de part et d'autre. C'est le cas d'ailleurs au sein du MSP qui n'arrive pas à s'entendre sur ce plan avec son frère du Front du changement. La tête de liste de la capitale constitue la pomme de discorde qui risque de biaiser l'union conclue récemment entre les deux formations. L'ancien président du conseil consultatif du MSP, Abderahmane Saidi, a mis en garde contre une éventuelle scission en appelant les deux partis à faire de l'intérêt du parti réuni une priorité. Les alliés d'Ennahda historiques sont également dans l'embarras faute de concession de part et d'autre. Ce qui est certain est le fait que les partis seront nombreux à laisser des plumes lors de la prochaine législature. Attendons pour voir!