«Le Parlement français a pris une lourde responsabilité pouvant remettre en cause le processus entamé sous l'impulsion des présidents Bouteflika et Chirac.» Le FLN envisage de mener une vaste campagne contre la loi portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés votée par le Parlement hexagonal le 23 février 2005 . Il y voit une volonté flagrante de la glorification du colonialisme français alors que l'Algérie et la France ont conclu à la refondation des relations bilatérales à travers ce qui est appelé communément le partenariat d'exception, s'agissant du volet économique et qui sera couronné par le traité d'amitié dont le paraphe a été annoncé pour cette année. Cette sortie du parti algérien intervient à quelques jours de la visite de Chirac en Algérie, prévue pour le 23 juin. Dans une longue déclaration à l'issue des travaux de la réunion des coordinateurs nationaux du FLN, ayant pour objet la mise en place des commissions transitoires pour le renouvellement des structures des kasmas et des mouhafadhas, la direction du premier parti du pays a dénoncé le texte de loi l'assimilant à une atteinte à la dignité du peuple algérien, son histoire et ses martyrs. «Le Parlement français, précise le document, par son adoption de la loi n°2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés a pris une lourde responsabilité pouvant remettre en cause le processus largement entamé sous l'impulsion des présidents Bouteflika et Chirac de la difficile refondation des relations entre l'Algérie et la France». La direction du FLN assimile la loi à «un texte dont l'inspiration colonialiste est manifeste, intervient curieusement à un moment où l'Algérie et la France se préparent à la signature hautement symbolique d'un traité d'amitié qui devrait confirmer le dépassement dans la dignité et sans reniement aucun des vicissitudes de l'histoire complexe qui a empreint les relations entre les deux pays». Enfonçant le clou, le FLN estime qu'au lieu de demander pardon aux Algériens pour les affres qu'ils ont connues durant la période coloniale, les autorités françaises ne trouvent pas mieux que de pondre une loi antinomique avec les desiderata des deux peuples. «Cette loi, ajoute le FLN, n'est pas sans mettre en relief le décalage flagrant qui existe entre la France officielle et son opinion publique dans la mesure où celle-ci presse les autorités à l'expression si ce n'est des excuses de l'Etat français tout au moins de la repentance pour le mal causé par le colonialisme à tous les peuples colonisés et en particulier au peuple algérien.» Le FLN estime que «le peuple algérien ne peut oublier quant à lui qu'en plus de l'occupation militaire de son territoire, le colonialisme a fait de son pays une colonie de peuplement fondée sur le remplacement progressif de la population autochtone par une population européenne généralement déportée et poussée à l'expatriement». «Le FLN, poursuit le document, s'élève contre cette loi qui consacre une vision rétrograde de l'Histoire et condamne avec la plus grande fermeté cette volonté de justification de la barbarie du fait colonial en gommant les actes les plus odieux». «Le FLN, conclut le communiqué, digne héritier du mouvement de libération nationale lance un appel solennel au peuple français pour qu'il manifeste sa ferme opposition à cette entreprise de falsification de l'histoire de son pays.» Le parti appelle également toutes les forces vives du pays au devoir de vigilance afin de démasquer et de confondre tous les tenants du négationnisme.