«Il y a nécessité de prendre des mesures aux fins de préserver l'identité nationale des attaques dont elle fait l'objet». La réunion au sommet de la Troïka, ce lundi, a débouché sur une importante prise de position par rapport à la loi adoptée le 23 février par le Parlement français portant «reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés» et qui ne fait référence qu´au seul «rôle positif de la présence française outre-mer», notamment en Afrique du Nord. L'Alliance présidentielle fait cause commune contre cette loi indigne et scélérate. Le triumvirat insiste sur «la nécessité de prendre des mesures aux fins de préserver l'identité nationale des attaques dont elle fait l'objet ainsi que le devoir de sauvegarder les constantes nationales et la glorification de notre histoire et de notre civilisation». La Troïka dénonce vivement «le texte voté par le Parlement français et qui comporte une falsification de l'histoire et la dissimulation et la déformation de la vérité sur le véritable visage de la colonisation qui est celui de la désolation et le crime». Il faut rappeler qu'une vaste campagne est menée actuellement par le FLN qui vient de rallier à sa cause ses trois alliés qui envisagent à leur tour de battre le pavé pour dénoncer la loi qui porte préjudice à la nation algérienne, son histoire et ses martyrs. A l'initiative du parti de Belkhadem qui compte interpeller les autorités françaises et le peuple français pour revoir cette loi voire la retirer définitivement. A souligner que la réaction du FLN intervient quelques semaines après la polémique née de la commémoration des massacres de Sétif et de l´Est algérien, où des milliers de personnes ont été tuées, à partir du 8 mai 1945, lors de la répression dans le sang des manifestations massives par les forces coloniales françaises en massacrant plus de 45.000 Algériens désarmés dont le tort était de réclamer leur indépendance après s'être sacrifiés pour la France contre l'occupant nazi. Bouteflika avait à cette occasion comparé les fours crématoires du troisième Reich aux fours utilisés à l´époque par des colons français pour incinérer des cadavres d´Algériens tués lors de la répression. Le FLN a condamné jeudi dernier au cours de la réunion qui l'a regroupé avec les élus du Centre à Zéralda avec la plus grande fermeté la loi sur les rapatriés qui fait l'apologie du colonialisme et insiste sur le «rôle positif de la présence française outre-mer» s'insurge le parti de Belkhadem. Ce dernier estime que cette loi glorifiait l´acte colonial et de ce fait risquait de remettre en cause le processus de refondation des relations bilatérales sous l'impulsion des présidents Bouteflika et Chirac. A ce propos, c'est lors de la visite à Alger, en mai dernier, du secrétaire d´Etat français aux Affaires étrangères, Renaud Muselier, que la volonté du gouvernement français de voir «signé d´ici fin 2005» le traité d´amitié avec l´Algérie a été réaffirmée. Chose qui semble peu probable vu qu'un texte vient de nouveau empoisonner les relations entre les deux pays.