Contresens. Deux pays, le Mali et la Libye, semblent frappés du même sort, celui de s'approcher au plus près de la paix sans l'atteindre. Les mêmes forces hostiles à un retour à la normale dans ces pays agissent sous différentes formes. Les Maliens, on s'en souvient, avaient accueilli en héros le président français, François Hollande, en janvier 2013, pour avoir stoppé les terroristes partis du Nord en vue d'occuper la capitale Bamako. Une élection présidentielle a même pu se tenir au cours laquelle a été élu, Ibrahim Boubakar Keïta (IBK) président de la République. Ensuite de laborieuses négociations ont eu lieu entre les différentes parties maliennes et ont fini par aboutir à des accords qui ont été signés à Alger avec pour objectif principal la Réconciliation nationale et le développement du Mali. Ces accords peinent à être appliqués pour des raisons non avouées. En France, Macron a remplacé Hollande à l'Elysée. La politique française d'aide au Mali reste la même. Construire la paix au Mali. Une nouvelle force militaire, celle des cinq pays du Sahel, aidée par les militaires français de l'opération «Barkhane». Curieusement, cette aide renforcée au bénéfice des Maliens vient de trouver des opposants. Des «associations de la société civile» ont organisé des manifestations devant l'ambassade de France à Bamako pour protester contre les militaires français qui les ont sauvés des groupes terroristes en 2013. On en était là hier. La paix attendra. En Libye, même scénario. Après six années de chaos, le président Macron, toujours lui, tente de stopper l'horreur semée par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Pour ce faire, il prend l'initiative de réunir, en France, les deux hommes forts de Libye. Il réussit à les réconcilier et annonce qu'il compte installer des «hotspots» (bureaux) en Libye pour examiner sur place l'éligibilité des migrants et éviter à ceux qui ne le sont pas de se lancer dans l'aventure périlleuse de la traversée de la Méditerranée. Ce qui, évidemment, n'a pas été du goût des passeurs qui ne sont rien d'autres que des terroristes. Ne voilà-t-il pas, que des «militants d'extrême droite» appelés «les identitaires» venus, dit-on d'Europe, entrent en scène et louent un navire, le «C-Star» pour faire la chasse aux migrants, partis de Libye, avant leur arrivée sur les côtes européennes. Aucun port (grec, italien, espagnol, etc.) n'a permis au navire d'accoster pour ravitaillement. Hier, il était au large de la Tunisie où l'Ugtt a appelé les pêcheurs à ne pas laisser ce bateau «raciste» accoster. Ces deux situations appellent des remarques. Quels intérêts défendent les «associations» qui s'en prennent à la France qui les a sauvées des griffes des terroristes? Où étaient «les identitaires» sachant que la Libye est un pays de départ de migrants depuis des années? Premiers effets du mauvais sort: Macron vient de renoncer aux «hotspots». Faut-il rappeler que tout ceci se passe à nos frontières?