Acquis à raison de 65 millions d'euros, El Djazaïr II a une capacité de 1300 passagers et est capable d'embarquer 300 véhicules. A midi tapante, le cargo Tablat largue les amarres et s'éloigne du quai avant de lancer une salve de klaxons au croisement du nouveau-né de l'Entmv (Entreprise nationale du transport maritime de voyageurs), le car-ferry El Djazaïr II. D'un blanc luisant frappé d'une bande de couleur bleu, le nouveau navire écume pour la première fois les eaux du port d'Alger après 22 heures de navigation depuis Cadix (Espagne). Aidé par Sidi-Abderrahmane, un remorqueur, El Djazaïr II accoste au quai n°5 sous le regard des centaines de personnes sur les trottoirs de la rue Zirout-Youcef qui domine l'enceinte du port d'Alger. Acquis à raison de 65 millions d'euro, El Djazaïr II a une capacité de 1300 passagers (700 lits et 600 sièges) et est capable d'embarquer 300 véhicules avec 130 membres d'équipage. D'une longueur de 146 mètres et 24 mètres de large, il est doté des outils les plus modernes en matière de navigation et de sécurité. Il effectuera son premier voyage Alger-Alicante le 14 juin prochain. «Le bateau est doté de toutes les commodités pour un voyage agréable», a déclaré joyeux, le commandant du navire Aïssa Cheraitia. Dans le même état de joie il ajoute: «C'est le bateau le plus rapide actuellement au niveau du Bassin méditerranéen avec une vitesse d'exploitation dépassant les 22 noeuds et une puissance de 25.000 chevaux.» De son côté, le directeur commercial, Halkoum Mohammed, affirme que son entreprise mènera «une campagne de sensibilisation pour les différentes couches de la société et rendre plus attractif le voyage sur les bateaux de l'Entmv». «Avec ces nouvelles acquisitions nous avons les moyens de satisfaire nos clients et les commodités qu'il faut pour leur rendre le voyage agréable avec le soleil et la mer» a-t-il ajouté. L'arrivée de ce navire coïncide avec l'ouverture, le même jour des plis pour la vente du Hoggar, en service depuis 25 ans. Il y a eu 11 offres dont la plus importante venant d'une société égyptienne. Les résultas définitifs seront rendus publics par le commission chargée de la vente qui se réunira la semaine prochaine. En attendant, c'est El Djazair II qui vient d'égayer la maison Entmv. C'est le troisième navire haut de gamme que cette entreprise réceptionne. Tariq-Ibnou-Ziyad en 1996, le Tassili II en 2004 et enfin El Djazaïr II. Construit en 30 mois l'aventure d'El Djazaïr II a débuté en même temps que son jumeau, le Tassili II réceptionné en octobre 2004. Tout a commencé en mai 1998, quand l'Entmv avait lancé un avis d'appel d'offres international pour la construction de deux cars ferries d'une capacité unitaire de 1300 passager et 300 véhicules ou 40 remorques sur la base d'un cahier des charges élaboré par ses propres moyens. La sélection a été opérée parmi trois soumissionnaires et le choix a été porté sur le chantier constructeur espagnol Izar. Le contrat de construction a été signé en décembre 2001. Pour le financement, 50% du crédit a été octroyé par le gouvernement espagnol dans le cadre du fonds d'aide au développement (FAD) sur une durée de 25 ans dont 8 de différé ave aux annuel de 1,5% rétrocédé à la BAD au taux de 2,5 %. Les 50% restants, ont été directement négociés par l'entreprise auprès de la Société Générale avec l'assistance de la BAD, garante du crédit sur une durée de 8 ans et ave aux d'intérêt annuel de 8%. Seulement, la construction de ces deux navires a enregistré un certain retard causé par des problèmes au niveau du constructeur. De ce fait, l'Entmv a obtenu à titre d'indemnités compensatoires, un dédommagement financier d'un montant estimé à 932.000 euros. Ce nouveau bateau pour le transport de voyageurs tombe à pic en cette saison estivale qui coïncide avec l'arrivée des émigrés algériens à l'étranger et au moment où le regain de l'activité touristique en Algérie s'affirme de façon certaine. Depuis la fin des années 90, l'Entmv a eu recours au marché de l'affrètement pour compenser ses déficits et renforcer sa capacité de transport. Depuis la libéralisation du marché du transport maritime, une concurrence féroce s'est installée, notamment entre l'armement français Sncm, l'armement algérien Cnan et l'Entmv.