Il sera appelé à introduire des mesures d'austérité dans la prochaine loi de finances, visant à augmenter de 11% le volume de la fiscalité ordinaire. Le projet de loi de finances 2018, sera l'un des principaux dossiers sur la table du nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ce projet sera probablement présenté en Conseil des ministres durant le moi de septembre. Le texte atterrira ensuite sur le bureau de l' APN, dont la session ordinaire s'ouvrira, durant le deuxième jour ouvrable du mois de septembre. Le contenu exact du texte ne sera donc connu qu'après la rentrée sociale. Les marges de manoeuvre de Ahmed Ouyahia pour redresser la barre s'avèrent «minimes» selon plusieurs économistes. La situation est assimilée à «une impasse systémique de l'économie algérienne ou à une quadrature du cercle» par l'économiste Ferhat Aït Ali. La restriction des transferts sociaux ne peut s'opérer que sur les subventions directes alimentaires qui ne représentent que près de 2 milliards de dollars. Le budget d'équipement qui est ramené à 22 milliards de dollars suite au dernières coupes ne peut pas être réduit davantage. Le budget de fonctionnement environ 4600 milliards de dinars est aussi incompressible. Le gouvernement ne peut pas agir sur le taux de la TVA passé de 7% à 9% pour le taux réduit, et de 17% à 19%, considéré comme l'un des plus élevés, au monde. Etablir l'impôt sur la fortune est une piste plausible, mais les fortunes en Algérie échappent à toute forme de contrôle et d'imposition donc il sera très compliqué de mettre en oeuvre cette mesure d'autant plus que les autorités ne disposent pas d'une échelle d'évaluation exacte. Toutefois, Ahmed Ouyahia sera appelé à introduire des mesures d'austérité dans la prochaine loi de finances, visant à augmenter de 11% le volume de la fiscalité ordinaire, un objectif déjà fixé par le nouveau modèle économique de croissance. Dans le cadre du cadrage de la loi de finances 2018, des experts recommandent la révision à la baisse du prix de baril de pétrole qui va servir de référence pour le calcul budgétaire de la loi de finances. Ce prix a été de 50 dollars pour la loi de finances 2017. Selon de nombreux observateurs, une cure d'austérité à travers la hausse de la fiscalité ordinaire et la baisse des dépenses publiques sera envisageable. Ouyahia aux convictions libérales n'a pas hésité à plaider pour la fin de la politique des subventions généralisée. A ce propos il a également préconisé la réduction des dépenses, qui passe nécessairement par le ciblage ou des coupes progressives dans le budget des transferts sociaux. Pour Ouyahia, si nous ne procédons pas à une levée graduelle des subventions, le FMI nous obligera à le faire brutalement. D'après Ouyahia, environ 18 milliards de dollars, sont consacrés par l'Etat aux transferts sociaux en 2016, alors que les revenus en devises durant la même année ont baissé de 37 milliards de dollars. Des réalités aux antinomiques, selon lui, avec la prétendue politique antisociale du gouvernement distillée par certains. En outre, il préconisé la privatisation d'un certain nombre d'entreprises publiques dont la situation financière se détériore en raison des problèmes liés au plan de charge et à la gestion. D'après Ahmed Ouyahia «si on ne se remet pas debout sur le plan économique, on risque de se retrouver en 2024-2025 chez le FMI et ce sera la tronçonneuse», rappelant que le pays a déjà vécu la situation de l'ajustement structurel, notamment la révision à la hausse du taux d'intérêt et la dévaluation du dinar au début des années 1990.