Alger n'est pas plus dangereuse qu'une autre capitale Alger n'est pas Melbourne. Dans tous les cas, aucun rapport froid et impersonnel comme celui de EIU ne parviendra à convaincre. Surtout pas ceux qui connaissent Alger, de près. «Alger Alger chhal enhabek» chantaient Lili Boniche et Line Monti. Cet amour ne semble pas être partagé par le cabinet de conseil The Economist Intelligence Unit (EIU) qui pond un article carrément hostile à Alger la Blanche. Le document consacré aux villes où il fait bon vivre dans le monde, classe la capitale algérienne à la 134ème place sur 140, ex aequo avec Karachi, la capitale économique du Pakistan. Une piètre position que suggère là le rapport pour le moins équivoque. En effet, les observateurs se demandent sur quelle base se sont appuyés ses rédacteurs pour établir un pareil comparatif qui écorche la ville qui donne sur l'une des plus belles baies de la planète. A en croire cet écrit, a priori rédigé selon des critères ésotériques, avec 40,9 points, Alger obtient le même score qu'en 2016 selon des critères d'évaluation qui tiennent compte de la «stabilité», de la «qualité des soins médicaux», «des infrastructures», de «l'éducation», et enfin de «la culture et de l'environnement». Concernant ce dernier critère, la ville d'Alger n'obtient, une fois encore, que 42,6 points, soit l'un des plus mauvais scores... parmi les dix dernières villes du classement. Seules les villes de Karachi (Pakistan) et Tripoli (Libye) font moins bien en la matière avec 38,7 points et 40,3 points, est-il par ailleurs noté. Une bien belle tirade qu'osent formuler les scribes de ce dossier qui renseigne sur la cécité de ses commanditaires sur bien des aspects positifs qui plaident en faveur d'Alger. Brandir pareilles assertions critiques et acerbes renseigne l'on ne peut mieux sur le fait que les auteurs de ce descriptif ne connaissent que superficiellement l'ex-Icosium. Une cité plusieurs fois millénaire et qui n'a pas encore livré tous ses secrets aux chercheurs. Puisque sous les rails du métro d'Alger, 2000 ans d'histoire attendent d'être déchiffrés. Pour rappel, des fouilles préventives durant la construction d'une station de la place des Martyrs avaient mis à jour en 2009 des vestiges remontant à l'occupation romaine. Plus tard, des fouilles, lancées en 2013, ont permis d'exhumer des vestiges s'étendant de l'ère romaine à la fin du Ier siècle avant J.-C., quand Alger s'appelait Icosium- à celle de la colonisation française, en passant par les époques byzantine et ottomane. Un trésor archéologique qui ne peut que susciter l'intérêt de touristes et archéologues du monde entier. A propos de tourisme, rappelons qu'un récent comparatif établi dans une étude publiée par un touriste portugais et reprise par le site Observalgerie, fait ressortir pas moins de cinq bonnes raisons pour voyager en Algérie et qui permettent à notre pays de surclasser bien des pays, dont le Maroc. L'incroyable accessibilité du carburant par exemple a été particulièrement mise en évidence: «Le fuel est absolument moins cher en Algérie!».a-t-il été noté en ajoutant: «Les prix pratiqués dans ce domaine clé n'ont rien à voir avec ce qui se voit en Europe ou même aux USA». Mais là ou le bât blesse est que le rapport de EIU épingle l'Algérie sur quelques points qui sont pourtant au coeur des préoccupations du gouvernement. Citons la santé publique et l'éducation, voire la culture et l'environnement. N'est-ce pas que dès l'aube de l'indépendance du pays, l'Etat algérien n'a eu de cesse de veiller à la démocratisation de l'enseignement et l'accès aux soins? Le point le plus important qu'ajoute le touriste portugais à ces avantages énumérés est celui ô combien déterminant de la sécurité. L'Algérie est plus sûre, fait-il savoir. Bien qu'il reconnaisse la récurrence des contrôles routiniers de la police et autres formalités auxquelles sont généralement soumis les citoyens qui se rendent dans les hôtels, il avoue que ces procédures ne sont pas incommodantes outre mesure. Et de renchérir que le crime et les agressions sont littéralement absents dans l'environnement national. De quoi contredire formellement la dernière livraison de l'EIU qui estime malencontreusement que la culture et l'environnement laissent à désirer en Algérie. Bien entendu, Alger n'est pas Melbourne qui s'attribue le palmarès «des 10 meilleures villes où il fait bon vivre». Dans tous les cas aucun rapport froid et impersonnel comme celui de EIU ne parviendra à convaincre. Surtout pas ceux qui connaissent Alger de près.