Le baril de pétrole continue de limiter les dégâts La mise en oeuvre du régime des licences d'importation depuis le début de l'année 2016, n'a pas contribué à réduire les importations. Le déficit commercial a reculé de 42% durant les sept premiers mois de l'année en cours, par rapport à la même période en 2016. D'après les statistique des douanes, il a reculé à 6,17 milliards de dollars sur les sept premiers mois de 2017 contre 10,61 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une baisse de 4,44 milliards de dollars. Les hydrocarbures qui dominent nettement le volume global des exportations, contribuent à limiter la casse. Ils continuent à représenter l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger avec 94,71% du volume global des exportations, en s'établissant à 19,61milliards de dollars contre 15,53 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une hausse de 26,25%. La croissance a été également tirée par le secteur des hydrocarbures, qui a connu un véritable rebond en 2016 avec une hausse de sa valeur ajoutée de 7,7% en 2016 contre 0,2% en 2015. Selon les données du centre, le volume global des exportations a atteint 20,71 milliards de dollars sur les sept premiers mois de l'année en cours contre 16,55 milliards de dollars sur la même période de 2016, sont une hausse de 25,06%. Quant au taux de couverture des importations par les exportations, il est passé à 77% contre 61% à la même période de l'année précédente. Demeurant toujours marginales, les exportations hors hydrocarbures ont enregistré une hausse de 6,93% par rapport à la même période 2016 en s'établissant à 1,09 milliard de dollars, avec un taux de 5,29% du volume global des exportations. S'agissant des importations, elles ont connu une légère baisse sur les sept premiers mois de 2017. Elles se sont établies à 26, 87 milliards de dollars contre 27,17 milliards au cours de la même période de l'année dernière. Par conséquent, le déficit commercial a été réduit non pas, grâce à la réduction des importations qui sont restées quasiment inchangées, mais en raison en partie du redressement des cours pétroliers depuis décembre dernier et de l'augmentation des exportations en hydrocarbures. Ainsi, après plus de 18 mois du début de son application, le régime actuel des licences d'importation n'a aucunement contribué à réduire significativement les importations. Cela reflète l' échec de la politique des licences d'importations ou de régulation administrative, mise en oeuvre depuis le début de l'année 2016. Cette politique n'a pas du tout protégé les recettes en devises du pays, réduites de plus de moitié sous l'effet de la chute drastique des cours des hydrocarbures depuis juin 2014. Les nombreuses restrictions envisagées (bananes, ketchup, préparations alimentaires, etc.), n'ont pas abouti à une quelconque réduction significative des importations. D'ailleurs, en ce qui concerne des produits alimentaires, les importations ont connu une hausse de l'ordre de 10,13% en s'établissant à 5,17 milliards de dollars contre 4,7 milliards de dollars durant la période sus-indiquée. D'après certains observateurs, l'ajustement régulier du taux de change, est suffisant pour réduire la facture des importations. Selon des économistes, on s'oriente vers un déficit commercial de l'ordre de 10 milliards de dollars, sur l'ensemble de l'année 2017. Le déficit de la balance des paiements devrait atteindre entre 17 et 18 milliards de dollars et les réserves de changes vont diminuer de ce même montant en passant largement sous la barre des 100 milliards de dollars. En termes de mode de financement des importations, sur les 26,87milliards de dollars des biens importés durant les sept premiers mois de 2017, un montant global de 16,31 milliards de dollars a été payé cash, soit 60,7% des importations globales. Les lignes de crédit ont financé les importations à hauteur de 35,93% pour un montant de 9,65 milliards de dollars, tandis que les comptes en devises propres y ont participé à hauteur de 6 millions de dollars contre 2 millions de dollars par rapport à la même période de comparaison. Le reste des importations a été financé par le recours à d'autres moyens de paiement à hauteur de 904 millions de dollars.