«Cela va également permettre aux partenaires de mieux se préparer» à ce rendez-vous, a déclaré le Premier ministre. C'était dans l'air. C'est désormais entériné. La tripartite qui devait se tenir le 23 septembre à Ghardaïa a été finalement reportée. Une décision dictée par l'agenda du gouvernement. Pas seulement... Le Premier ministre l'explique. «La rencontre tripartite a décidé (jeudi, Ndlr) de reporter la tripartite officielle, prévue initialement le 23 septembre, en raison de l'agenda du gouvernement. Ça va également permettre aux partenaires de mieux se préparer» à ce rendez-vous, a déclaré Ahmed Ouyahia à la presse, à l'issue de la rencontre qui a regroupé, sous sa présidence, le secrétaire général de l'Ugta Abdelmadjid Sidi Saïd, les présidents de neuf organisations patronales et des membres du gouvernement. Comment en aurait-il été autrement vu le bouleversement qu'a connu la tête de l'Exécutif et les retouches auxquelles il a fallu procéder pour rectifier la trajectoire. Et puis tenir une rencontre d'une telle importance que la tripartite dans la foulée de ces événements se serait apparenté à mettre la charrue avant les boeufs. Connaissant le pragmatisme de l'ex-directeur de cabinet de la présidence de la République, cette option ne pouvait tout simplement être retenue ni traverser l'esprit. Il n'était donc pas question de brûler les étapes ou faire dans la précipitation. Surtout que les mesures prises lors de la précédente tripartite n'ont pas encore été mises en oeuvre. «On a tenu une tripartite en mars dernier à Annaba, et les décisions prises n'ont pas encore été appliquées, il n'y a pas d'urgence à tenir une autre tripartite, dans un délai aussi court», a confié sous le sceau de l'anonymat une source proche du patronat citée par TSA. En plus de cela, le Premier ministre sait qu'il avance en terrain miné. La dégringolade des prix du pétrole lui impose de jouer serré pour que soit pleinement et strictement appliquée la feuille de route que lui a tracée le chef de l'Etat. «Nous avons informé nos partenaires sur les difficultés financières que traverse le pays et nous leur avons présenté la démarche du gouvernement, dictée par les orientations du président de la République, pour faire face à ces défis», a indiqué le Premier ministre en s'adressant à la presse qui aura aussi à confectionner son plan d'action qui aura pour socle les grandes lignes tracées par le président de la République. Un document qu'il devra dévoiler et soumettre à l'approbation des députés. Ce qui est sûr c'est qu'il ne se fera pas au détriment des citoyens. «L'Algérie a une politique sociale constante fondée sur la justice sociale et la solidarité nationale. Je voudrais donc assurer nos travailleurs et tous les citoyens que cette politique sociale sera maintenue par le gouvernement», a assuré le patron de l'Exécutif. L'Algérie va devoir tourner la page d'un passé tout récent. Celle du passage éphémère de Abdelmadjid Tebboune à la tête du Premier ministère. Elle aura aussi à franchir une étape difficile. Ouyahia joue franc jeu. Ce n'est pas dans ses habitudes de promettre la lune. «Nous avons informé nos partenaires sur les difficultés financières que traverse le pays et nous leur avons présenté la démarche du gouvernement, dictée par les orientations du président de la République, pour faire face à ces défis», a-t-il fait savoir. Il a désormais pour mission de traverser cette conjoncture sans trop de dégâts. Comme pilote au long cours expérimenté Abdelaziz Bouteflika ne pouvait trouver mieux que le secrétaire général du Rassemblement national démocratique. L'art du consensus porte sa griffe. Ses interlocuteurs sont prêts à affronter main dans la main l'étape difficile que traverse l'Algérie aujourd'hui. «L'échange (entre les partenaires) a été fraternel et fort, ce qui va nous permettre d'avancer, main dans la main et en toute sérénité, dans la construction d'une économie nationale forte et d'une justice sociale soutenue», a soutenu le SG de l'Ugta Abdelmadjid Sidi Said. Une déclaration qui résume le climat de sérénité dans laquelle s'est déroulée la rencontre gouvernement-Ugta-patronat. Une confiance retrouvée après que le Pacte économique et social ait failli voler en éclats... Incontestablement, Ouyahia a redressé la barre.