L'instance officiellement dissoute par Ahmed Ouyahia n'aurait servi à rien et ne serait d'aucune utilité dans le fonctionnement des différents départements ministériels. Au lendemain de sa rencontre avec les partenaires sociaux et économiques du gouvernement, Ahmed Ouyahia qui, faut-il le souligner, n'a pas eu des mots tendres à l'endroit de son prédécesseur, a promulgué deux décrets qui n'ont en réalité, d'autres fonctions que celle d'abroger deux documents de même nature établis par le Premier ministre sortant. Publiés, hier, dans le Journal officiel, ces deux premières décisions de l'actuel chef de l'Exécutif concernent la création d'une inspection générale auprès du Premier ministre, qui se trouve donc dissoute, et des modalités d'application des régimes de licence d'importation ou d'exportation des produits et marchandises, également concernées par un décret d'abrogation. La décision de Ouyahia pour ce qui concerne l'inspection générale trouve son explication par la nature même de l'homme qui n'est pas adepte de la multiplication des instances, pour faire le travail d'autres institutions de la République. L'inspection générale, parce que rattachée au Premier ministère, ne pourrait être qu'un organe supplémentaire qui viendrait alourdir la fonction de contrôle de l'Etat, déjà en vigueur à travers des organes comparables dans l'ensemble des départements rattachés au gouvernement, en sus d'autres institutions chargées de cette mission que le Premier ministre est en droit de saisir à tout moment. De fait, l'instance officiellement dissoute par Ahmed Ouyahia n'aurait servi à rien et ne serait d'aucune utilité dans le fonctionnement des différents départements ministériels. Maintenue, cette inspection générale aurait, au contraire, suscité des suspicions parmi le personnel politique au pouvoir et créé un climat délétère. L'autre décret du Premier ministre concerne directement le commerce extérieur. Il met un terme à un traitement «très administratif» qui, au lieu de fluidifier le mécanisme du commerce extérieur, vient justement, compliquer le processus de délivrance de ces licences en ajoutant un étage supplémentaire et inutile. De plus en centralisant la décision il y a un réel risque de créer des situations de grande tension dans certains produits. Ce qui induirait une situation d'inflation artificielle, voire de pénurie provoquée. Le décret abrogé par le Premier ministre a été publié au Journal officiel le 22 juin 2017. Il soumettait «la décision finale d'attribution d'une licence d'importation à l'accord du Premier ministre», note un communiqué du Premier ministère. C'est là une attitude purement bureaucratique de nature à provoquer de sérieux dégâts au niveau des ports. Il reste, explique-t-on, dans le même communiqué que le régime des licences d'importation qui avait été mis en place par un autre décret datant du 6 décembre 2015 demeure en vigueur. «Des médias ont rapporté, ce jour, l'annulation d'un décret exécutif ayant trait au régime des licences d'importation de biens et de marchandises. Cette information a donné lieu à une incompréhension autour de cette question», précise le communiqué. Les services du Premier ministère mettent en évidence la suppression du recours obligatoire au Premier ministre. «C'est donc cette procédure qui a été abrogée afin de laisser à l'administration du Commerce le soin de régir les licences d'importation qui demeurent toujours en vigueur», insiste le communiqué.