Le chroniqueur du Soir d'Algérie, Hakim Laâlam, vient de remporter le premier prix Benchicou de la «Plume Libre». Hakim Laâlam a été élu à l'unanimité par un jury présidé par Ali-Yahia Abdenour, président de la Ligue algérienne des droits de l'homme, et la comédienne, Sonia, et composé du président du Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie, d'un éditeur de journal, du secrétaire général du Syndicat national des journalistes ainsi que d'un membre du comité Benchicou pour les Libertés. Le récipiendaire du prix s'est distingué par ses écrits. Hakim Laâlam a été condamné au mois de mai dernier à deux mois de prison et à une amende de 250.000 DA, au même titre que son directeur de publication. Le prix Benchicou récompense, chaque 14 juin proclamé journée nationale des libertés, un journaliste qui s'est distingué par «un esprit de liberté, son courage et sa dignité» selon le comité Benchicou pour les Libertés qui a institué cette récompense. Le prix sera remis au lauréat, demain, au cours d'une cérémonie prévue à cet effet. La date de la cérémonie n'est pas fortuite puisque jour pour jour Mohamed Benchicou, incarcéré à la prison d'El-Harrach, aura purgé une année de détention. Benchicou a été condamné le 14 juin 2004 à une peine de deux ans. Outre la remise du prix à Hakim Laâlam, une série d'activités est prévue pour marquer ce douloureux événement. Ainsi, il est prévu un recueillement devant l'Etusa en souvenir des deux journalistes morts lors de la tragique marche du 14 juin 2001. Par ailleurs, un rassemblement est programmé à la Maison de la presse Tahar Djaout. En outre il sera procédé au lancement de la campagne de signatures de l'appel citoyen pour la défense des Libertés ainsi que la lecture du message de Mohamed Benchicou adressé à ses confrères et à ses lecteurs. Pour cet événement, les villes de Béjaïa, Tizi Ouzou et T'kout (Batna), entre autres, ont tenu à s'associer à la célébration qui sera marquée, selon les organisateurs, par des manifestations citoyennes. La mobilisation pour la libération de Mohamed Benchicou et la dénonciation de l'«acharnement judiciaire» à l'encontre de la presse ont même dépassé les frontières nationales. Dans une résolution, le Parlement européen vient d'inviter les autorités nationales à adopter et à mettre en oeuvre «sans délai des mesures législatives permettant le plus grand respect des droits fondamentaux, et notamment le plein respect de la liberté de la presse et ce, conformément aux accords et pactes internationaux auxquels l'Algérie est partie prenante». Les eurodéputés ont demandé également que les délits de presse soient «définitivement dépénalisés».