Le transport est, dit-on, le poumon de la société. Pour que celui-ci puisse donner satisfaction, il faut un réseau routier en bon état or les chemins communaux de la wilaya de Béjaïa sont en grande partie dans un état déplorable. Les usagers qui les empruntent régulièrement en sont à se demander si les pouvoirs locaux existent. Et pour cause, l'état piteux dans lequel se trouve ce réseau de plus d'un millier de kilomètres ne peut que susciter inquiétude d'autant plus que les ripostes et les initiatives des collectivités locales sont extrêmement timides pour prendre la mesure d'un problème trop pénalisant. Le développement local en pâtit sérieusement et les conséquences ne font que commencer à voir le jour. Les APC en mesure de dégager des financements conséquents pour réhabiliter et entretenir régulièrement ces voies de communication sont, en effet, très peu nombreuses car étroitement dépendantes des plans communaux de développement (PCD), «seuls instruments mis à la disposition des APC, à même de financer des projets d'envergure, tels que le revêtement des routes», explique, Nacer Toutou, président de l'APC d'Akfadou, entre autres communes rurales de la wilaya. «Malheureusement, on assiste ces dernières années à un rétrécissement substantiel des enveloppes budgétaires, en même temps que l'on s'applique à réduire les prérogatives des élus locaux», déplore-t-il. Toujours est-il que, s'agissant de la prise en charge des chemins communaux, il y a aujourd'hui urgence de les reclasser pour dépendre entièrement du secteur des voies et chaussées. Une idée qui tarde à prendre forme quand bien même elle reste la seule issue en mesure de mettre fin à la situation. Le reclassement de ces infrastructures routières en chemins de wilaya leur ouvrira forcément la voie à un financement sur le budget de cette dernière ou sur le programme sectoriel. Une option, semble-t-il, salvatrice et en tout cas recommandée depuis 2002 par le ministère des Travaux publics. L'APW de Béjaïa dont relève la délibération de reclassement, n'agit toujours pas dans ce sens. Tandis que dans d'autres wilayas limitrophes, on assiste à des opérations de reclassement tous azimuts. Il va de soi que toute initiative allant dans ce sens ne peut que répondre aux voeux de tout un chacun d'autant plus que l'enjeu économique est de taille. Si pour l'heure, de nombreux élus avec qui nous avons discuté de ce sujet voient positivement une initiative de ce genre, il reste que sur le terrain, rien n'arrive pour permettre un soulagement. En attendant, les usagers du réseau routier continuent à subir une situation dont ils ne sont nullement responsables.