A la Direction de contrôle des prix (DCP) de l'Algérois, l'on affirme être au fait de la présence sur le marché du produit frauduleux. Une note ministérielle (Commerce) en fait même état. Le motif: la non-identification de l'importateur. Aucune piste fiable ne peut mener à lui pour le moment. Cependant, les détaillants en alimentation générale disent s'être approvisionnés chez des grossistes à Bab Ezzouar. Alors que certaines sources localiseraient l'importateur «inconnu» à Alger. La maladie de la vache folle a fait beaucoup de ravages, surtout psychologiques, en Europe, à tel point que beaucoup de pays de l'Union en sont venus à fermer leurs frontières au cheptel suspect. L'on se dispute même l'autorité en matière de sécurité alimentaire: la création d'un organisme en la matière a été décidée, l'an dernier, au sommet de Nice, en pleine crise du syndrome de Creutzfeldt Jacob, instance qui est appelée à jouer un rôle décisif pour informer et rassurer les consommateurs. Mais chez nous, a-t-on songé à installer un tel instrument de contrôle de la qualité à l'échelle nationale ou tout le moins à l'échelle régionale du Maghreb? Car bien que, fort heureusement, notre pays soit encore à l'abri de cette épidémie, il n'empêche que l'Algérien est encore à la merci de vents de panique, à l'occasion de la signalisation de tel ou tel produit «louche» d'importation, mis sur le marché par des moyens fort équivoques. La question se trouve, aujourd'hui, justifiée, car on a peur à l'Ouest - que ce soit à Oran ou à Tissemsilt. Les échos font état de la circulation dans les étalages de l'Oranie «d'objets non identifiés». Il s'agit, en l'occurrence, de boîtes de corned-beef suspectées de contenir les fameux prions de l'ESB. La suspicion serait si forte que de grandes quantités de cette denrée, produite au Danemark, viennent d'être retirées de la vente dans plusieurs villes de l'Ouest, que ce soit à Oran, Sidi Bel Abbes, Tissemsilt, Saïda ou les villes frontalières. Ce produit carné, du pâté en fait, portant label Luncheon Meat (Halal) introduit frauduleusement du Danemark par certains trabendistes ou quelques importateurs véreux, a été effectivement saisi en grande quantité. Quant au Danemark, ce pays figure-t-il vraiment sur la liste des pays d'où l'Algérie importe... ses viandes rouges? En réalité, non. Ou du moins de manière fort nuancée comparativement à la Nouvelle-Zélande ou à l'Argentine. Et comme tout produit importé occasionne légitimement des interrogations, cette fois-ci, l'alerte nous parvient d'associations de défense du consommateur activant à Oran et à Tissemsilt, soupçonnant la présence d'agents contaminants dans du pâté en conserve. Elle signale «un lot important de boîtes de pâté d'importation suspecté de contenir des prions, responsables de l'Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)». Dans leurs communiqués, ces associations tirent la sonnette d'alarme et demandent aux associations agréées et aux services concernés de protéger le consommateur. Bien que ces soupçons ne soient pas confirmés, reconnaissant que ces associations ne font que jouer leur rôle et réagir légitimement en pareil cas, sachant qu'au ministère de la Santé, l'on avance que l'importation anarchique de la viande de boeuf a été prescrite depuis belle lurette. Tout comme les produits dérivés. Et si anomalie il y a, elle serait de l'ordre purement légal, entendre par-là la conformité du produit du point de vue administratif. Et c'est là où doivent intervenir les brigades de contrôle d'hygiène et de répression des fraudes, afin de justifier de l'importation légale ou illégale du produit.