Bentaleb et Hanni perdus sur le terrain de Lusaka Stadium Le miracle n'a finalement pas eu lieu avant-hier à Lusaka. Les Verts du technicien espagnol Lucas Alcaraz n'ont pas réussi à ramener les trois points visés contre les Chipolopolos, pour tenter de relancer leur destin dans ces éliminatoires du Mondial 2018. Pis encore, les camarades de Raïs M'Bolhi se sont complètement effondrés face aux Zambiens en s'inclinant 3-1, auteurs d'une prestation médiocre. Un véritable naufrage pour cette sélection nationale qui entretenait toujours l'espoir de se qualifier au Mondial russe et s'offrir une troisième participation consécutive. Il faut dire que la mission était assez délicate dans la mesure ou après deux journées, l'EN n'avait à son compte que deux points et que le leader nigérian en avait déjà récolté neuf en trois matchs. Mais avec un certain optimisme mesuré et un espoir minime, le staff technique espagnol et la nouvelle équipe dirigeante de la FAF rêvaient d'un énième sursaut d'orgueil de la part de Slimani et consorts, avant de se heurter à la dure réalité du terrain africain. Il vrai que l'ex-coach de Grenade n'avait pas tous les atouts en main et surtout face à des conditions défavorables, mais il s'avère qu'en termes de choix des joueurs pour cette liste de 23 joueurs, puis les joueurs alignés, Alcaraz assume entièrement la responsabilité. Avant d'aborder la manière de jouer, déjà la composante de l'équipe algérienne était loin de convaincre bien avant le match, et les appréhensions des observateurs se sont confirmées le jour du verdict en constant un onze type déséquilibré, loin de pouvoir aller chercher une victoire hors de ses bases. L'EN a montré encore une fois ses limites tactiques et techniques. Les joueurs ont été transparents et ont manqué d'engagement sur le terrain. Durant toute la durée de la rencontre, les joueurs, si l'on excepte quelques petites phases en seconde période, n'ont jamais réussi à hisser leur volume de jeu, encore moins à déstabiliser l'arrière garde de l'équipe zambienne, pourtant fébrile et en infériorité numérique dès la 55e minute. Avec un gardien revenant de blessure, une défense très faible, un milieu sacrifié au profit de l'attaque et un Slimani transparent, la défaite était inéluctable. Il est vrai que la pelouse n'arrangeait pas les affaires des joueurs, du moins une bonne partie d'entre eux, habitués à évoluer sur des terrains plus confortables. Il est tout aussi vrai que l'EN était privée de Riyad Mahrez, son meilleur joueur, mais cela ne peut occulter la faiblesse de l'équipe à tous les compartiments de jeu. La faute incombe principalement à l'entraîneur Lucas Alcaraz. Il a commis des fautes fatales. D'abord en utilisant Aïssa Mandi sur le couloir droit, lui qui a montré auparavant ses limites sur ce flanc et qui occupe depuis plusieurs saisons le poste de défenseur axial en club (Reims-Betis Séville). Un choix raté qui a coûté cher à l'EN surtout avec l'incorporation incompréhensive et injustifiable du défenseur Ilyès Hassani qui, pour sa première sortie avec l'EN, s'est illustré par deux erreurs de marquage et un manque flagrant de coordination avec Ramy Bensebaïni. Enfin, la prestation de Faouzi Ghoulam laisse à désirer avec des replis défensifs très lents et un engagement au duel pas du tout à la hauteur de ses copies rendues avec son club de Naples. Un Carl Medjani, avec ses années d'expérience ou un Guedioura avec son robuste gabarit, auraient pu rendre énormément service à la défense algérienne pour éviter ce naufrage. Au milieu du terrain, à voir le rendement de Bentaleb et Taïder, il serait difficile de confirmer qu'ils sont milieux de terrain récupérateurs au vu des nombreuses balles perdues et leur manque de punch à remplir leur tâche. Alcaraz a fait pire en alignant quatre joueurs à vocation offensive (Brahimi, Slimani, Hanni et Soudani), mettant à nu son milieu de terrain, sans aucune animation de jeu ni organisation dans la transition défensive. En attaque, malgré les efforts de Slimani et de Soudani, les Verts n'ont jamais réussi à inquiéter l'arrière garde zambienne. En incorporant Ghezzal et Saâdi, Alcaraz espérait le réveil des siens, mais en vain. Incapable de poser son jeu, marqué par beaucoup de déchets et de pertes de ballons et avec un Brahimi trop individualiste, perdant un nombre incalculable de balles, l'EN a prouvé que ses contre-performances cumulées depuis sa qualification aux 8es de finale du Mondial 2014 et le départ de Vahid Halilhodzic ne sont pas de simples accidents de parcours, mais relèvent d'une absence évidence d'un fond de jeu. Ainsi, même si cette équipe est truffée d'individualités, elle est loin de disposer d'un groupe solide, homogène et capable de briller en Afrique. Les Verts manquent de cohésion, de discipline tactique, de détermination et d'engagement. Tout un chantier qu'il faudrait piocher pour tenter de vite remonter la pente avant les replonger dans les éliminatoires de la CAN 2019, principal objectif tracé pour Lucas Alcaraz, si la FAF veut sauver cette EN et sa tête!.