Spécialisée dans la fabrication de radiateurs et de chauffage central. Industrie thermique algérienne, propriété de Bendahmoune Ahmed et fils, est une entreprise privée de création relativement récente. Elle a été fondée en 1986. Son usine est située dans la zone industrielle Palma de Constantine. Elle est spécialisée dans la fabrication de radiateurs, de chaudières, de générateurs d'eau chaude. En deux mots, la production de l'usine de Constantine couvre l'ensemble de la gamme de la chauffagerie centrale. En plus de cette activité, l'ITA a investi aussi le domaine de la sous-traitance des pièces injectées en aluminium. En dix-neuf ans d'existence, cette entreprise a réussi à assurer soixante postes de travail permanents. Au vu de tous les problèmes auxquels elle est confrontée, la performance mérite bien d'être enregistrée. Promue a un avenir radieux, l'ITA est paradoxalement entrée de plain-pied dans une période de doutes. Et son existence, comme le souligne un des copropriétaires, se trouve aujourd'hui menacée pour des raisons exagérées. L'ouverture anarchique au commence extérieur et la mainmise des barons de l'importation sur l'ensemble des créneaux d'activité commerciale constituent à présent des facteurs de déstabilisation de cette jeune entreprise. Cette dernière, et en plus des difficultés qu'elle rencontre afin de s'approvisionner en matières premières, se trouve pénalisée par le fait qu'elle est appelée à se conformer aux règles économiques du pays alors que des réseaux non identifiés, du moins sur le plan réglementaire ont échappé au fisc. Au vu des exigences de fabrication, les produits sortis de l'usine de Constantine sont concurrencés par une marchandise de moindre qualité, venue d'ailleurs. Face à cette concurrence déloyale, le chiffre d'affaires de l'ITA a chuté de 50%. En effet, elle constitue un cas concret de la non- protection de la production nationale. Toutes les mises en garde contre l'utilisation de matériel non identifié dans le domaine du chauffage et qui comporte d'énormes risques pour les usagers, n'ont eu aucun effet. En dépit donc de la conformité des produits ITA aux normes, de la garantie et des autres services après-vente, l'entreprise risque d'être asphyxiée par le trabendo sauvage. Les propriétaires, qui lancent un appel aux pouvoirs publics afin d'encourager une production nationale, surtout si elle est de qualité, refusent de baisser les bras et de se résigner. Ils ne veulent pas que leur entreprise connaisse le même sort que celui de l'usine de Saïda, «assassinée», elle aussi par la concurrence déloyale. La perspective d'adhésion de l'Algérie à l'OMC et la disposition quasi totale des barrières douanières vont fragiliser davantage la petite et moyenne entreprise algérienne. Les propriétaires de l'ITA sont conscients du risque. Les pouvoirs publics sont désormais plus que jamais interpellés pour sauver un secteur, créateur d'emplois et de richesses. Dans ce domaine, même les pays capitalistes les plus avancés se sont dotés d'un mécanisme qui assure la protection de la production nationale, chez nous, c'est l'inverse! Comme un problème ne vient jamais seul, les responsables de l'ITA ont multiplié les demandes pour obtenir un peu plus d'espace que les 3200 m² qu'ils occupent actuellement et à l'intérieur desquels ils commencent à se sentir à l'étroit. Pour le moment, toutes leurs doléances sont restées vaines, pris qu'ils sont entre les griffes de la mafia du foncier. Et pourtant, combien de terrains ayant appartenu à des entreprises dissoutes ont été cédés à cette mafia même?