A l'issue de la signature d'un partenariat avec les Allemands et les Emiratis, 10.000 véhicules seront produits par l'usine de Tiaret à l'horizon 2012. La fabrication de véhicules militaires ne sera pas réalisée uniquement avec les moyens locaux. Une partie des 720 millions de dollars injectés par les étrangers dans l'industrie mécanique ira à l'usine de Tiaret. Le ministère de la Défense nationale a effectivement pris récemment le contrôle de cette usine en partenariat avec la Snvi. Les sociétés allemandes Man Ferrostaal, Daimler, Deutz MTU et Rheinmetall sont associées aux projets de construction mécanique tout comme le groupe émirati Aabar. Ce sera donc un véhicule de marque Mercedes Benz qui sortira à coup sûr de l'usine de Tiaret. Les deux autres projets de partenariat au sujet desquels l'Algérie a signé un accord avec ces partenaires, le 28 juillet dernier, concernent la fabrication de tracteurs et d'engins de travaux publics. L'ensemble de ces activités vise à la poursuite de la production des sites déjà existants, nous a indiqué hier Brahim Bendris, président de l'Union des professionnels de l'industrie automobile et mécanique (Upiam). L'Entreprise nationale des matériels de travaux publics de Aïn Smara et le complexe moteurs-tracteurs de Oued Hamimine sont les deux projets concernés par ce partenariat. A lui seul, le complexe de Tiaret va absorber 120 millions d'euros pour atteindre une production de 10.000 véhicules en deux ans. Des engins blindés seront également produits avec un coût de 200 millions d'euros. Un projet similaire de 180 millions d'euros est aussi prévu. Ce sont, en tout cas, les détails fournis à la presse par Khadem Koubeissi, président du conseil d'administration d'Aabar à qui appartiennent des actions de l'allemand Daimler. Algériens, Allemands et Emiratis ont eu ainsi l'opportunité de créer trois sociétés mixtes pour dynamiser le secteur de la mécanique qui a frôlé à plusieurs reprises une mort certaine. A titre d'exemple, le complexe moteurs-tracteurs de Oued Hamimine avait connu un arrêt de 18 mois avant de renouer avec la production ambitionnant même d'arriver à 3000 tracteurs par an. Une partie de la production était auparavant destinée à l'Irak. La guerre et les difficultés de paiement des agriculteurs ont fini par avoir raison de la solidité du complexe. En tout cas, les projets ambitieux dans les domaines de l'agriculture et des travaux publics devraient enrichir les carnets de commandes des sociétés algériennes ce qui justifie la volonté des étrangers d'être associés à ces projets. Leurs retombées sur le secteur de la sous-traitance ne sont pas, non plus négligeables. Actuellement, il y a la Snvi qui est la source de quatre millions d'euros du chiffre d'affaires généré par les sous-traitants, mais la production des autres complexes est une autre manne non négligeable pour le maintien en activité du réseau des petites et moyennes entreprises. La politique des pôles industriels visant à regrouper en un seul endroit des industries de même finalité qui est portée par les derniers accords est aussi prônée par l'Union des professionnels de l'industrie automobile et mécanique. Son président, Brahim Bendris, nous a déclaré que la filière de la sous-traitance dans le domaine de la mécanique devra s'enrichir de trois pôles industriels à l'Est, à l'Ouest et au Centre. Dans l'Algérois, l'idée est de créer un lieu de regroupement des entreprises qui sont actuellement en relation avec la Snvi. L'emplacement retenu est tout naturellement la zone de Rouiba où est implantée cette entreprise. Ses fournisseurs ne seront donc pas obligés de se déplacer en régions lointaines pour atteindre leur destination. Les deux autres pôles devraient être situés à Constantine et à Sidi Bel Abbès en raison de la proximité de l'implantation d'entreprises spécialisées dans le secteur de la mécanique, le complexe de moteurs-tracteurs de Oued Hamimine, et l'usine de production des machines agricoles comme les moissonneuses-batteuses de Sidi Bel Abbès.