L'usine de montage de Renault Interpellé au sujet des licences d'importation, lesquelles ont fait couler beaucoup d'encre, le Premier ministre a nié l'intention du gouvernement d'annuler le système des quotas d'importation. Le gouvernement compte maintenir sa politique sur le montage de véhicules et les licences d'importation. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a écarté tout changement de cap. S'exprimant en marge de l'ouverture de la session parlementaire, hier, au Conseil de la nation, le Premier ministre a défendu les projets de montage de véhicules qui ont suscité une vive polémique. «Le Japon et la Corée du Sud, qui sont les leaders mondiaux dans le domaine (de l'automobile), avaient débuté avec le boulon et le tournevis», a-t-il cité en préambule en guise de justification. Contrairement aux ministres limogés, Ahmed Ouyahia a soutenu le fait qu'il ne faut pas se précipiter dans des jugements. «Pourquoi sommes-nous aujourd'hui pressés en Algérie d'atteindre ce niveau?», s'est-il interrogé ensuite. Nul n'ignore que ce dossier est l'une des causes principales du remaniement opéré le 15 août dernier. Les ministres de Abdelmadjid Tebboune ont vivement critiqué la stratégie de montage de véhicules allant jusqu'à pointer du doigt les opérateurs. Ahmed Ouyahia a écarté la révision du cahier des charges de l'activité de montage de véhicules, revenant ainsi sur un projet initié par son prédécesseur Abdelmadjid Tebboune. Interpellé au sujet des licences d'importation, lesquelles ont fait couler beaucoup d'encre, le Premier ministre a nié l'intention du gouvernement d'annuler le système des quotas d'importation affirmant que le décret élaboré par l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal «reste en vigueur». Ainsi, l'octroi des licences d'importation est du ressort du Premier ministère et non pas du département du commerce. Les déclarations du nouveau Premier ministre seront d'un grand soulagement pour les opérateurs intervenant dans le secteur de l'automobile. Les déclarations des anciens minis-tres, qui ont remis en cause la politique suivie, ont créé la cacophonie. L'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, avait dès le départ critiqué sévèrement les projets de montage de véhicules réalisés en Algérie. «L'activité de montage de véhicules en Algérie était devenue une forme d'importation déguisée, ce qui nécessite une révision de la réglementation de cette activité», avait déclaré Bedda lors de la clôture de la session parlementaire en juillet dernier. Ce dernier avait même annoncé que l'évaluation préliminaire effectuée par le ministère concernant cette activité relève plusieurs dysfonctionnements dont le prix exorbitant des véhicules par rapport aux années précédentes. En plus du manque à gagner enregistré par le Trésor public, le ministre a déploré que les projets actuels de montage de véhicules n'aient pas réussi à créer le nombre d'emplois fixé. Par ailleurs, et à propos du développement des moyens de financement des projets, le Premier ministre a révélé qu'un décret exécutif sur la politique de la monnaie et du crédit est en préparation, afin de permettre la création de nouvelles sources internes de financement non conventionnel pour alimenter le Trésor public. Ahmed Ouyahia n'a pas voulu livrer tous les détails en laissant certaines annonces pour la présentation du plan d'action de son gouvernement qui interviendra selon lui dans dix jours.