Les opérateurs s'attellent d'ores et déjà à gagner du temps de l'autre côté des maisons mères pour sauver une année à blanc. Les licences d'importation des véhicules neufs seront-elles libérées le 23 août prochain par le gouvernement ? Les concessionnaires automobiles, restés sur leur faim depuis janvier dernier, ont eu vent de cette rumeur jeudi dernier, croyant savoir que le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, procédera à la signature de ces sésames dès son retour de vacances. Info ou intox ? Selon des sources proches du dossier, "le doute plane toujours à propos de ces licences" et "tout ce qu'on sait, pour le moment, c'est que le contingent des véhicules à importer pour l'exercice de l'année 2017 a été défini au même titre que les quotas". Une source proche de l'Association des concessionnaires et des constructeurs automobiles algériens (AC2A) a indiqué à Liberté que "le contingent global est déjà connu et les quotas ont déjà été répartis sur les opérateurs concernés". Interrogé sur cette date butoir annoncée dans les milieux initiés de l'automobile, la même source n'a ni confirmé ni infirmé cette rumeur au moment où les opérateurs s'attellent d'ores et déjà à gagner du temps de l'autre côté des maisons mères pour sauver une année à blanc. En revanche, ce qui est sûr, affirment encore nos sources, "le Comité interministériel (CIM) chargé de l'octroi des licences et des quotas a rendu ses conclusions après un long audit". "Ce dernier s'est soldé par un rapport très détaillé sur l'activité des concessionnaires, dont certains ont été destinataires d'amendes pour le non-respect des termes du cahier des charges régissant cette activité." Ainsi, le CIM a remis son rapport au ministère de l'Industrie et des Mines et à celui du Commerce qui, à leur tour, l'ont validé avant de le transmettre au Premier ministre. Mais ces licences seront-elles signées par M. Tebboune quand on sait que son ministre de l'Industrie, Mahdjoub Bedda, avait, récemment, annoncé qu'"aucune licence ne sera délivrée avant que le nouveau cahier des charges ne soit promulgué", et que "l'importation des véhicules neufs n'était pas une priorité" ? À moins que le gouvernement ne fasse machine arrière et n'attribue les quotas et ne libère les licences avant que la seconde phase du nouveau cahier des charges ne soit achevée, les concessionnaires, eux, demeurent sceptiques. En revanche, affirment encore les mêmes sources, "la question a déjà été tranchée pour les opérateurs ayant déjà une activité industrielle (montage en SKD) ou semi-industrielle (sous-traitance). Ces derniers bénéficieront de facto de ce sésame", sans toutefois verser dans "les importations déguisées", comme ils l'avaient fait en 2015 et en 2016. On citera, entre autres, les marques coréennes, françaises et allemandes qui ont pris une longueur d'avance dans le secteur en installant des usines de montage en SKD qui sont dans le lot des bénéficiaires. À en croire les mêmes sources, cet état de fait a généré, après celles opérées en 2016, une troisième vague de licenciements chez les concessionnaires agréés à l'intérieur du pays, contraints de mettre la clé sous le paillasson et de quitter cette activité. Les autres opérateurs font de la résistance et retiennent leur souffle... FARID BELGACEM