Les signataires appellent à la vigilance contre le «complot». Constatant le pourrissement de la situation à l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine, une centaine d'imams, exerçant dans les mosquées de Constantine, ont adressé hier, une correspondance au président de la République. Les signataires réclament l'annulation de la décision prise par le ministère de l'Education, relative à la suppression de la chariaâ du cycle secondaire. Dans leur missive, les imams ont souligné que la démarche de Benbouzid vise en premier lieu «à agresser, voire anéantir» l'un des piliers de la Constitution algérienne, dans un pays musulman. Les signataires auxquels se sont joints des enseignants, appellent à la vigilance contre le «complot» organisé contre l'Algérie mis au profit des courants favorables à l'occidentalisation du peuple algérien. Cela dit ces réticences sont d'actualité au sein des associations et des formations politiques. En effet, aujourd'hui, c'est le FLN qui a rejoint les partis de tendance islamiste, le MSP et El Islah, en indiquant, dans un communiqué, son opposition au projet de Benbouzid, le qualifiant même d'anti-constitutionnel. Une opposition qui a même été ressentie au sein des plus hauts cadres de cette formation, ceux-là évitent d'afficher leur position ouvertement, uniquement par obligation de réserve. Pourrait-on dire dans ce cas que le MSP et le FLN, deux courants de l'alliance présidentielle, annoncent leur divorce avec le RND. Les développements de la situation semblent tarder à venir, surtout que les mouvements de protestation observés çà et là, n'ont pas entraîné, du moins jusque-là, un fléchissement de la position des pouvoirs publics, qui se sont donc montrés intransigeants quant à l'application du projet, prévoyant la suppression de la chariaâ. En tout cas, la confusion et la tension sont montées d'un cran depuis l'ajournement des 2800 étudiants qui ont entamé hier une grève de la faim, faisant suite à l'appel des organisations estudiantines (Unea et Ugel). Ces deux dernières ont organisé hier, à l'université islamique Emir Abdelkader, une assemblée générale avec les enseignants et les employés; on pourrait désormais signifier que la contestation prend une autre tournure, incitant les protestataires à envisager d'organiser une marche à travers les rues de Constantine, présageant un réel pourrissement de la situation, surtout que chaque partie concernée par ce conflit qui dure depuis la mi-mai, campe sur ses positions. En tout état de cause, le projet de Benbouzid, faut-il le rappeler encore, a fait l'unanimité contre son application par les islamistes de l'université, qui ont opté pour une nouvelle forme de pression «la grève de la faim». Si on est appelé à décrire la situation, elle se résume en confusion et cause perdue.