Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali Des secteurs d'activité sensibles sont régulièrement frappés par des conflits cycliques. Rien que pour le premier semestre 100 conflits sociaux au travail ont été recensés, ce qui atteste de la bonne santé du mouvement syndical en Algérie. A l'aune de cette rentrée sociale qui a lieu dans une conjoncture économique particulière, le monde du travail ne peut s'autoriser le luxe des débrayages intempestifs, semble rappeler le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, qui vient de présider, au siège de son département, la réunion du Comité interministériel de suivi des conflits collectifs de travail. Une réunion qui s'inscrit, rappelle-t-on, dans le cadre de la mise en oeuvre des mécanismes mis en place pour consolider et consacrer le rôle du dialogue social en tant qu'outil et choix privilégié dans le traitement des questions liées au monde du travail. Zemali exhorte donc à la mobilisation, la solidarité, la cohésion et le dialogue continu entre les partenaires sociaux et économiques pour faire face à la crise financière induite par la chute des prix du pétrole depuis plus de trois ans. Le ministre a adressé une instruction aux inspecteurs du travail, régionaux et de wilaya, dans laquelle, il a insisté sur la nécessité d'asseoir la paix sociale dans le monde du travail, particulièrement dans les secteurs d'activité sensibles qui sont régulièrement frappés par des conflits cycliques. Il a recommandé dans ce document d'offrir des suggestions, des avis et des orientations relatives au règlement des conflits enregistrés, tout en expliquant les principes et les lois en matière de conflits et donc le respect des règles pour recourir à la grève. Une attention toute particulière a été donnée dans ce sens à l'accompagnement des partenaires sociaux dans l'établissement des structures de dialogue social, en prêtant entre autres, l'aide nécessaire lorsqu'il s'agit de négociation sociale et dans la mise en place d'appareil de participation et dans la pratique du droit syndical. Notons que tout ce dispositif a été mis au point, de très bonne heure, en vue de la préparation de la rentrée sociale et conformément aux instructions du Premier ministre, lesquelles sont issues des conclusions de la réunion du gouvernement en date du 15 juillet 2015 et qui a décidé de réactiver le système de veille qui privilégie l'anticipation des situations conflictuelles à travers un dispositif de veille et de prévention et ce en associant les secteurs concernés. Un comité interministériel de suivi des conflits collectifs de travail a ainsi été créé et installé le 10 janvier dernier. Celui-ci s'est donc réuni jeudi dernier, à Alger, sous la houlette de Zemali. Cette réunion vient en application, signale-t-on, des directives du chef de l'Etat expressément émises à l'occasion du Conseil des ministres. Le président a en effet chargé l'Exécutif «d'expliquer le sens profond des réformes qui sont en passe d'être lancées et ce afin de faire participer la société dans cette étape cruciale qui voit le pays faire face à moult défis». Le premier magistrat du pays ayant particulièrement exhorté les partenaires sociaux et le gouvernement a «faire preuve du sens de solidarité et de coordination en vue de garantir l'avancement des réformes dans la paix sociale». Dans ce canevas de mécanismes, l'inspection du travail jouit d'un rôle-clé. Celle-ci se veut le catalyseur du comité interministériel de suivi des conflits collectifs de travail. Sa fonction n'est plus apparentée à celle de gendarme devant sévir en cas de litiges, mais à celle de conseiller et de précurseur du dialogue et de la communication. L'autre mécanisme tout aussi important, sinon déterminant, est l'observatoire qui encourage la coordination entre les secteurs d'activité, à travers la collecte des informations et des données statistiques sur les conflits et les grèves enregistrées. Il a vocation d'anticiper les situations conflictuelles. Il est un dispositif de veille et de prévention. «Je tiens à dissiper les malentendus et les lectures négatives qui viseraient à fausser l'interprétation des initiatives prises. Notre volonté qui consiste à rendre effectif le rôle du comité interministériel de suivi des conflits collectifs au travail, laquelle est un dispositif de veille sociale, ne signifie aucunement la négation du droit syndical et le droit des travailleurs à défendre leurs droits dans le cadre de la loi. Des droits qui sont garantis par la Constitution. Notamment par les articles 70 et 71 de la Loi fondamentale. Il n'y a aucune entrave à l'exercice du droit syndical dans notre pays», a tenu à rappeler Zemali.