Cette situation a été évoquée par d'autres citoyens. La liste des bénéficiaires des 162 logements sociaux, élaborée par la daïra, a suscité le courroux des citoyens de cette localité qui y ont vu une bombe dégoupillée jetée sur la pace publique par l'APC qui est responsable selon bon nombre d'entre eux de la confection de la liste, «les services de la daïra n'ont fait qu'entériner un travail déjà fait quand les communes étaient chargées de la gestion du logement social», dira-il. Mardi, la tension était perceptible du côté du siège de l'APC où des citoyens mécontents n'ont pas manqué de manifester leur rejet de cette liste qualifiée de porteuse de mille et une injustices. «La commission de la daïra a travaillé sur la base de la liste élaborée par l'APC et les nombreux recours introduits par les citoyens n'ont pas été pris en considération», diront des citoyens rencontrés sur les lieux. Cette situation a été évoquée par d'autres citoyens de la localité d'Aïn El Turck qui ont failli provoquer l'irréparable en constatant que la liste des bénéficiaires des 140 logements sociaux était truffée de noms de personnes possédant des logements, des lots de terrain ou ne répondant à aucun critère comme des célibataires étrangères à la localité. «Même les 30 familles sinistrées du camp de Bouisseville considérées pourtant comme prioritaires n'ont pas été portées sur la liste des bénéficiaires», diront des citoyens de cette localité qui voient dans ces deux affaires un cadeau empoisonné concocté par les élus pour jeter le discrédit sur la daïra qui représente la tutelle. A Bir El Djir, les irrégularités constatées dans la liste sont nombreuses. Certains citoyens ont parlé de familles nombreuses parquées dans des F2, un handicapé affecté au 3e étage ou encore des couples sans enfants bénéficiant de logements spacieux F3 et F4. Ces aberrations sont imputées à la commission communale qui a préparé les listes et réalisé tout le travail préliminaire avant de soumettre ses conclusions aux services de la daïra qui, eux, n'ont fait qu'entériner un choix fait avec des arrière-pensées. Les citoyens des deux localités (Bir El Djir et Aïn El Turck) sont décidés à faire entendre leur voix. Pour ce faire, ils comptent saisir le wali pour lui expliquer que les élus ont usé d'un plan machiavélique pour discréditer la tutelle. «Même si, à l'avenir, les prérogatives des daïras étaient plus élargies, il serait nécessaire de revoir les listes élaborées par les commissions communales. Les enquêtes sur le terrain doivent être confiées à des brigades de la daïra car celles pilotées par les APC ont montré qu'elles ne servent qu'à cautionner des choix arrêtés par et pour les élus», diront des citoyens de Bir El Djir qui reste aujourd'hui assise sur une poudrière pouvant sauter à n'importe quel moment.