Les renforts arrivent à Deir Ezzor «Des renforts militaires importants, comprenant des hommes et des équipements, sont arrivés à Deir Ezzor, en vue du début de l'offensive qui vise à chasser l'EI des quartiers est de la ville», a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh). Des renforts de l'armée syrienne sont arrivés en masse hier à Deir Ezzor, dans l'est du pays, en prévision d'une offensive visant à chasser les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) de la moitié de la ville encore sous leur contrôle. Riche en pétrole et frontalière de l'Irak, la province de Deir Ezzor est la dernière de Syrie encore largement contrôlée par les jihadistes. Deux offensives distinctes, -l'une soutenue par Moscou, l'autre par Washington- y sont menées pour reprendre à l'EI les territoires entre ses mains. Une perte de la province porterait un coup très dur à l'organisation ultraradicale qui a vu son pouvoir se rétrécir comme peau de chagrin, tant en Syrie qu'en Irak voisin, après sa montée en puissance fulgurante en 2014. «Des renforts militaires importants, comprenant des hommes et des équipements, sont arrivés à Deir Ezzor, en vue du début de l'offensive qui vise à chasser l'EI des quartiers Est de la ville», a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh). Les jihadistes et le régime «se partagent désormais la ville de manière égale, 50% pour chaque partie», a assuré le directeur de l'ONG basée en Grande-Bretagne, Rami Abdel Rahmane. En prévision de l'assaut, «d'intenses frappes aériennes russes, et des raids menés par des avions syriens, visaient les positions des jihadistes dans la ville et ses alentours», a-t-il précisé. La nouvelle offensive intervient alors que l'armée du régime a réussi la semaine dernière à briser le siège de deux enclaves gouvernementales de Deir Ezzor, encerclées depuis près de trois ans par les jihadistes et où vivent, selon l'ONU, plus de 90 000 personnes. Et grâce à l'appui de l'aviation russe, allié indéfectible du régime, les forces pro gouvernementales ont repris dimanche le contrôle de zones montagneuses stratégiques, surplombant le sud de la ville et l'aéroport militaire de Deir Ezzor. Dans ce contexte, l'armée russe a annoncé lundi envoyer une quarantaine de démineurs à Deir Ezzor, dont des chiens spécialisés dans le déminage. Dimanche, 34 civils ont été tués dans des frappes aériennes russes visant des ferrys reliant les deux rives du fleuve Euphrate, dans la localité d'Al-Boulil, au sud-est de la ville de Deir Ezzor, a affirmé l'Osdh. Le conflit en Syrie a fait plus de 330 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés. Il s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Une situation qui s'illustre aujourd'hui à Deir Ezzor. Le régime est engagé dans l'ouest de la province, divisée diagonalement par le fleuve Euphrate. Et les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, ont lancé une opération pour chasser l'EI des territoires sur la rive est du fleuve. Après une avancée rapide, les combattants des FDS se trouvent désormais à «six kilomètres de la rive Est, face à la ville de Deir Ezzor», située elle sur la rive Ouest, selon l'Osdh. Les FDS assurent qu'il n'y a pas de coordination avec les forces du régime ou leur allié russe. Mais selon la coalition internationale emmenée par Washington, il existe dans la zone une «ligne de déconfliction», pour éviter tout incident entre les multiples acteurs engagés sur le terrain. Même si les FDS ne sont pas présentes dans la ville de Deir Ezzor, des dirigeants tribaux soutenant l'alliance arabo-kurde ont dévoilé leur intention de créer prochainement un conseil civil chargé d'administrer la cité après la défaite de l'EI. Un comité préparatoire a été mis en place, mais des discussions sont en cours avec d'autres acteurs locaux pour établir «une formulation finale traduisant les aspirations de toute la population de Deir Ezzor», selon un communiqué publié sur le site internet des FDS. Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si le conseil travaillerait en coopération avec le pouvoir de Damas, ou serait en concurrence avec l'autorité locale qui contrôle déjà quelques quartiers de la ville.