Les ordonnances dont le montant est supérieur à 1500 DA sont soumises au contrôle médical. Les nouvelles mesures prises par la Cnas concernant les retraités bénéficiant de la carte tiers payant sont vexatoires et insupportables pour des fonctionnaires qui ont cotisé pendant quarante années de service. On peut lire sur l'avis affiché à la Cnas et dans les officines pharmaceutiques conventionnées, ce communiqué, «Avis aux assurés titulaires de la carte Tiers payant (produits pharmaceutiques). Les ordonnances dont le montant est supérieur à 1500 DA sont soumises au contrôle médical. La deuxième ordonnance par bénéficiaire ne pourra être présentée qu'après une période de 3 mois». Notre collaborateur s'est rendu dans les bureaux de la Cnas sis au Boulevard Mohamed V et a discuté avec les «pauvres» retraités qui ont considéré cette mesure inhumaine et vexatoire. Un assuré s'énerva devant le préposé et lui asséna: «Depuis huit heures du matin j'attends mon tour pour faire viser mon ordonnance, il est 15h. Que voulez-vous au juste, nous tuer à petit feu...». Un autre retraité dépité, lança devant ces vieux et vieilles qui attendaient: «C'est la sadaqua de l'Etat (l'aumône de l'Etat), nous avons trimé depuis l'indépendance du pays pour être drôlement remerciés par les pouvoirs publics. 1500 DA, c'est le traitement médical pour un rhume!» Cette méthode utilisée sur décision ministérielle, rétorquent les responsables de la caisse, est une injustice envers des commis de l'Etat qui, après leur sortie en retraite, sont pour la plupart atteints par plusieurs maladies: rhumatismes, maladies cardio-vasculaires, rénales, neurologiques, neurologie et j'en passe. Même les malades chroniques remboursés à 100% sont souvent soumis à des tracasseries de contrôle des ordonnances par la caisse. Un vieux, miné par la maladie me montra ses documents médicaux et faillit pleurer en me disant: «Ils trouvent (les préposés), que je consomme beaucoup de médicaments!». Un ancien mutualiste rencontré dans la salle d'attente pour faire contrôler ses ordonnances me confia: «La Cnas a le droit de vérifier et contrôler mais il y a la manière, je me demande comment avec tout leur personnel et leurs ordinateurs, ils n'arrivent pas à déceler les abus, c'est grave car ce ne sont pas les retraités et invalides qui ont troué la Caisse nationale d'assurance!». Tous les retraités et invalides bénéficiant de la carte tiers payant surnommée par d'anciens instituteurs «carte de tiers état» (en référence à la plèbe de la société française avant la révolution de 1789), lancent un appel à M.Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale pour revoir cette méthode de contrôle des actes médicaux qui est avilissante pour nos vieux cadres et commis de l'Etat qui ont sacrifié leur santé pour édifier l'Algérie depuis 1962 et même avant. Les files d'attente journalières devant les guichets de l'agence Cnas de Tlemcen est un mépris pour nos vieux retraités qui ont droit à notre respect et à notre considération.