Sept centres d'enfouissement technique (CET) sont inscrits pour le compte de la wilaya de Béjaïa depuis l'année 2000. À ce jour, un seul a été réalisé avant d'être fermé après six mois d'exploitation. Pendant ce temps, 47 décharges sauvages polluent le territoire de la wilaya. La situation de l'environnement est des plus dramatiques à Béjaïa. Personne ne peut nier ce constat alarmant qui défraye souvent la chronique locale. C'est loin d'être faute de dotation, puisque les pouvoirs publics ont attribué pour la wilaya de Béjaïa plus de sept centres depuis l'année 2000, le laxisme des autorités locales qui ne se sacrifient pas totalement s'est ajouté aux sempiternelles oppositions des citoyens pour aggraver une situation lourde à supporter. Si les déchets ne manquent pas à Béjaïa, leurs collecte et traitement laisse à désirer, même si tout le monde s'accorde à dire qu'il y a source d'enrichissement et de création d'emplois. C'est pourquoi d'ailleurs, à la wilaya, on encourage les initiatives privées, comme ce fut le cas lors du dernier déplacement du wali de Béjaïa, Hattab, à Akbou, où il a visité l'usine Revaplast spécialisée dans le recyclage et la valorisation des déchets plastiques. Une initiative privée qui a incité le premier responsable de la wilaya à donner des instructions au directeur de l'environnement à favoriser des opérations similaires qui n'ont de valeur que de protéger l'environnement et la santé publique dans une vision économique et environnementale. 21 millions de tonnes de déchets rejetés quotidiennement au niveau national. Le recyclage de ces déchets ménagers reste une source de richesse inestimable et peut rapporter quelque 38 milliards de DA de recette. Dans la wilaya de Béjaïa, l'on en est au stade primaire. L'unité d'Akbou, en phase de lancement et celle de Delta Environnement, en voie de réalisation à Tazmalt, constituent les premiers pas vers une prise en charge réelle et efficace des déchets collectifs. Les sept centres d'enfouissement technique projetés pour la wilaya demeurent un rêve tandis que les quatre décharges contrôlées sont soit gelées, comme c'est le cas à Akbou et à El Kseur ou non lancées à l'image de celles prévues à Béjaïa et à Aokas. Des projets qui auraient pu améliorer la situation environnementale qui règne désagréablement à Béjaïa. 47 décharges publiques non contrôlées sont recensées à travers le territoire de la wilaya. Autant de projets qui butent sur la contrainte des oppositions citoyennes et ce, malgré les mesures prises en matière de choix de terrains. Au niveau de la direction de l'environnement, gérée par intérim depuis quelques années, l'on ne fait que déplorer. Il en est de même au niveau des collectivités locales où parfois ce sont les maires et les élus qui se joignent aux oppositions des citoyens. «Je ne veux pas de vos déchets», semblent se dire mutuellement les maires occultant de fait les bénéfices que l'on peut tirer en acceptant l'implantation sur leur territoire d'une décharge contrôlée ou d'un CET. A l'heure où la tendance est à la recherche des sources de financement des collectivités locales, les postulants aux prochaines élections locales se doivent d'intégrer l'élément environnemental dans leurs programmes. La problématique des déchets ménagers devrait constituer le sujet phare de la prochaine campagne électorale. Le débat sur cette question est l'impératif de l'heure, qui aura pour valeur d'anticiper de probables oppositions qui s'inviteraient à l'avenir. L'équipe gagnante qui se serait engagée devant les électeurs aura toute latitude de prendre en charge le dossier, sans l'opposition citoyenne, qui se serait prononcée pour son programme. On n'en est pas encore là mais le problème demeure présent à tel point qu'il ne peut être occulté. L'équation est difficile à résoudre mais le constat qui fait de la wilaya de Béjaïa une poubelle géante, du fait de peu d'efforts consentis face à la problématique des oppositions sont là pour rappeler à tous les postulants l'impératif de s'impliquer pleinement pour concrétiser les projets à même d'améliorer considérablement le cadre de vie des citoyens. L'option des autorités de la wilaya pour le lancement les unités de recyclage et autres déchetteries ultra modernes, dotées de moyens et d'équipements ultrasophistiqués, doit être soutenue par les collectivités locales avec un plan de communication bien réfléchi, afin d'en finir avec les décharges sauvages qui menacent la santé publique, la faune et la flore, en sus de l'image des plus laides de la région, à vocation touristique.