550 cas entre administrations et particuliers sont poursuivis en justice. Qui aurait osé parier, il y a une année, sur l'Opgi, cet office du secteur public de la wilaya de Béjaïa, dont le terrain est composé de promoteurs expérimentés qui ont prouvé leur compétence? Un pari difficile, vu la situation qui prévaut devant l'arrêt des chantiers, le manque de plan de charges, la surélévation des créances à recouvrer et la pression des acquéreurs désillusionnés qui devaient payer leur logement sans pouvoir apercevoir le bout du tunnel. Devant la stagnation de la situation, M.Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a opéré un changement à la tête de cet Office. Appelé à la rescousse pour redresser la barre, M.Riad Benraïs, en acceptant le poste de DG, a pris le pari, en responsable averti, de remettre sur rails cette entreprise du secteur public, pourtant appelée à disparaître. Après à peine 11 mois à la tête de la direction générale, non seulement le défi est relevé mais le pari est déjà gagné. Le nouveau directeur général a pu redynamiser son secteur en relevant le défi sur un terrain où les concurrents au logement promotionnel, LSP, Aadl... ont plusieurs longueurs d'avance. «En arrivant à Béjaïa le 29 juin 2004 exactement, j'ai commencé par la réorganisation de la maison, en plaçant chaque fonctionnaire à son véritable poste en imposant la discipline dans le travail. Après, je me suis occupé du recouvrement des créances qui s'élevaient à mon arrivée à quelque 200 milliards. L'installation des associations de quartiers, dont 50 ont assisté à la dernière réunion. Enfin, après tant d'efforts, une nouvelle équipe a pu donner un souffle nouveau à l'Opgi», déclare M.Benraïs, qui ajoute: «toutes ces nouvelles dispositions nous ont permis de débloquer la situation, dont le lancement et le redémarrage des travaux des 1025 logements à l'arrêt à mon arrivée». En responsable averti, le DG de l'Opgi fait du recouvrement des créances sa mission principale. A cet effet, quelque 550 cas entre administrations et particuliers sont poursuivis en justice pour la récupération d'une somme de pas moins de 50 millions de dinars. Ainsi, les acquéreurs des logements sociaux participatifs (LSP) de la wilaya de Béjaïa, qui étaient dans le désarroi, voient plus clair, notamment avec le projet de 360 logements de Tala Ouriane dont 260 logements seront réceptionnés dès la fin du mois en cours. En outre, en rattrapant le retard enregistré, notamment le relancement des 1025 logements à l'arrêt, le nouveau DG s'est penché sur le programme quinquennal, dont l'Opgi est chargé de réaliser 3000 logements dont 1000 en LSP. Ainsi, l'Opgi de Béjaïa a le mérite de devancer les autres wilayas du pays en lançant, le premier, les appels d'offres depuis fin mars dernier et l'installation des entreprises est prévue au niveau de chaque site pour la fin du mois de juin, notamment pour les logements LSP, dont 150 à Béjaïa, 100 à Amizour, 300 à El-Kseur, 50 à Melbou et 90 à Kherrata. Malgré le manque de moyens de réalisation, ce projet sur lequel M. Benraïs fait une fixation, quitte à le réaliser au niveau local, l'Opgi reste imbattable sur le prix du logement. A titre d'exemple, dans le projet des 360 logements de Tala Ouriane, le F3 revient à 135 millions de centimes et le F4 à 155 millions de centimes, avec une aide de 50 millions de centimes et le crédit Cnep. L'apport initial de l'acquéreur oscille entre 10 et 20% par logement. Par ailleurs, devant l'obligation de résultat, tout en restant entièrement fixé sur son objectif de réalisation du programme de logements, M.Benraïs compte investir dans d'autres créneaux, notamment les grands centres commerciaux, tout en améliorant la finition de tous les produits de l'Opgi, seul moyen de rester sur le terrain comme secteur public du bâtiment.