Les députés étaient partagés entre partisans et opposants du choix du gouvernement Alors que tout le monde s'attendait à des échanges de tirs croisés entre les députés de la coalition et ceux de l'opposition, aucun fait n'a marqué les débats au deuxième jour de l'examen du plan d'action du gouvernement. Ni débat houleux ni confrontation. L'examen du plan d'action du gouvernement au niveau de l'Assemblée populaire nationale s'est déroulé dans une ambiance ordinaire. Alors que tout le monde s'attendait à des échanges de tirs croisés entre les députés de la coalition et ceux de l'opposition, aucun fait n'a marqué les débats au deuxième jour de l'examen du plan d'action du gouvernement. «On dirait qu'il s'agit d'un simple projet de loi et non pas du plan d'action du gouvernement en ces moments de crise», témoigne un député indépendant, surpris par la qualité des débats. Les interventions se ressemblent. La question de la planche à billets a monopolisé les débats. Les députés étaient partagés entre partisans et opposants du choix du gouvernement. Les élus du RND ont défendu en force le plan d'action du gouvernement en réitérant leur soutien à Ahmed Ouyahia. «Nous avons confiance en la capacité du Premier ministre à dépasser cette crise», a affirmé Noura Labyad du RND. Abderahmane Nekka, lui a emboîté le pas en relevant qu' «il y a une vraie volonté politique de sortir de la crise». Selon lui, Ouyahia a eu à gérer des situations plus difficiles. Certains députés du FLN étaient critiques dans leurs interventions. Abdelhamid Boudaoud a estimé que le recours au financement non conventionnel pour combler le déficit budgétaire ne va pas résoudre la crise en l'absence d'une véritable réforme économique. Nadji Tamrabet, du Parti de la justice et du développement, a vivement critiqué la gestion des fonds de l'Etat. «Est-il logique pour un pays qui octroie un prêt au Fonds monétaire international de se déclarer incapable d'assurer les salaires des travailleurs?», s'est-il interrogé en précisant que le recours à la planche à billets n'est pas une solution de fond. «C'est une erreur capitale le recours à la planche à billets», a-t-il affirmé en soutenant que même s'il s'agit d'une décision de conjoncture, il n'en demeure pas moins qu'elle ne réglera pas le problème. De son côté, Abdelkrim Amar du front El Moustakbel a soutenu que le plan d'action présenté par le Premier ministre est un document littéraire qui ne contient pas d'indice ni de chiffre. S'adressant directement au Premier ministre, cet élu a indiqué que la planche à billets ne convient pas à la situation de notre pays. «On ne peut pas comparer l'Algérie aux Etats-Unis et au Japon qui ont une économie forte», a-t-il affirmé en rappelant toutefois que l'économie algérienne se base sur les hydrocarbures. Ce député a appelé à l'ouverture d'un débat général avec les experts et les opérateurs économiques pour trouver des issues à la crise et mettre les bases d'une économie solide. Sa collègue Basma Azouar a également relevé l'absence d'indice et de chiffre dans la feuille de route de Ouyahia. Cette élue estime qu'il y a d'autres solutions avant d'opter pour la planche à billets. Elle a évoqué dans ce sens l'argent de l'informel qui dépasse les 40 milliards de dollars. Le député Belkacem Zerouki du Mouvement de la société pour la paix n'a pas été tendre. «Dire que la chute des prix du pétrole est la principale cause de la crise c'est faux», a-t-il martelé en imputant la responsabilité au gouvernement qui n'a pas su gérer les fonds publics. A l'instar du recours au financement non conventionnel, les députés ont axé leurs interventions sur les préoccupations locales. Profitant de la présence du gouvernement au complet, les élus ont tous exposé les problèmes dont souffrent leurs régions. Ils ont tous réclamé la relance des projets gelés dans la santé, l'éducation et le transport pour promouvoir le développement local et lutter contre le chômage. Ce qu'il faut relever est que malgré l'importance de ce plan d'action, les députés ne lui ont pas accordé un grand intérêt. L'hémicycle affichait beaucoup d'absences. Certes, 290 intervenants se sont inscrits au débat sur le plan d'action, mais nombre d'entre eux ont préféré déserter les lieux. Les travaux d'examen du plan d'action se poursuivront aujourd'hui pour la troisième journée consécutive.