La frénésie des achats pour l'Aïd s'est emparée des citoyens. Comme chaque année, les parents ont tenté, en flânant après le f'tour devant les magasins, de dénicher la bonne affaire qui a fait plaisir à leurs enfants. Contrairement aux années précédentes, les pères de famille ont commencé leurs achats dès la première semaine du mois sacré. L'expérience leur a enseigné de s'y prendre le plus tôt possible pour éviter d'abord la précipitation et les prix qui ont souvent tendance à grimper les tout derniers jours du Ramadan. Dans les boutiques, une marchandise variée était exposée. Des vêtements d'importation et de fabrication locale ont été ainsi proposés à des prix abordables. Cependant nous dit ce citoyen «le rapport qualité-prix n'est vraiment pas intéressant». Les vêtements «made in» les plus coûteux sont ceux provenant de France. Pour exemple, un ensemble pour fillette fabriqué en France peut valoir jusqu'à 4000 DA. Les prix diminuent en optant pour des produits turcs, espagnols, syriens, etc. Les produits locaux valent beaucoup moins cher et varient entre 1000 DA et 2000 DA. «De qualité assez bonne, les parents les préfèrent le plus souvent» nous lance ce boutiquier de la Foire de Béjaïa qui aura exposé des produits d'origines différentes. Les petites bourses ont ainsi trouvé leur compte avec certains articles qui restent toutefois de mauvaise qualité. Quelle que soit l'option, habiller un enfant de nos jours devient un vrai casse-tête chinois, pensent beaucoup de pères de famille qui évaluent l'habillement à un minimum de 2000 DA. Le même schéma peut également s'appliquer aux chaussures. Plusieurs modèles de qualité variée sont proposés aux clients qui, faut-il le souligner, hésitent longtemps avant d'opter pour un modèle ou un autre. On s'attarde sur la qualité, on compare les prix ; le temps s'y prête largement, nous a confié ce couple accompagné de ses quatre enfants. «Nous avons commencé dès le début du Ramadan sans pour autant acheter tout», nous a dira la dame qui ajoute: «nous amorçons le dernier virage, le plus décisif! Mais cela reste relativement cher pour notre bourse». Dans l'ensemble les parents paraissaient dépassés par toutes les dépenses incompréhensibles du mois sacré et des préparatifs traditionnels de l'Aïd. Mais qui oserait priver son enfant de la joie de porter un habit neuf le jour de l'Aïd? Ce risque, personne n'est prêt à le prendre. Ce qui explique les peines que se donnent les parents à sortir toutes les économies d'une longue année de sacrifices. Bonne fête malgré tout!