Ce qui n'était qu'une simple spéculation tend à devenir une réalité. Le prix du baril devrait vraisemblablement dépasser la barre des 60 dollars dans les jours à venir, voire même dans les heures qui viennent. Alors que la fluctuation avait été estimée entre 45 et 55 dollars, elle devrait osciller entre 55 et 65 dollars le baril au second semestre de l'année. Néanmoins, certains experts s'attendent désormais à ce que le baril continue sa progression jusqu'à 65 dollars en août prochain. Cette flambée, les observateurs l'attribuent essentiellement à la forte instabilité politique régnant au Nigeria. Ce qui, de leur avis, risquerait d'interrompre la production pétrolière. Le Nigeria, membre de l'Opep, est le huitième producteur mondial de pétrole d'une qualité très recherchée pendant l'été et fournit également 10% des importations brut des Etats-Unis. Cependant, l'autre facteur y contribuant a trait au manque d'investissement dans les raffineries par les pays exportateurs de pétrole tel que signalé par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. «L´embouteillage se situe au niveau des raffineries et des différents distillats» expliquent les analystes. Le parc de raffineries aux Etats-Unis n´a pas augmenté depuis les années 70, même si les équipements existants ont été agrandis, et les capacités de raffinage n´arrivent donc plus à suivre la forte demande d´essence et de produits distillés comme le fioul de chauffage et le gasoil. Un nouvel obstacle à l´approvisionnement que l´Opep ne s´est pas privée de pointer du doigt la semaine dernière. Par ailleurs, la demande chinoise en augmentation constante a largement concouru à la flambée des cours. Devant cet état de fait, le président de l'Opep, cheïkh Ahmad Al-Fahd Al-Sabah, a annoncé, hier, qu´il allait consulter les pays membres pour augmenter de 500.000 barils/jour (bj) supplémentaires la production de l'Opep si l´envolée actuelle des cours se poursuit d´ici la fin de la semaine. «Si les prix continuent à se maintenir au même niveau à la fin de cette semaine, je commencerai à consulter mes collègues pour libérer 500.000 (bj) que je suis autorisé à libérer» pour les mettre sur le marché, a déclaré cheïkh Ahmad aux journalistes au Parlement koweïtien. Réunie mercredi à Vienne (Autriche), l'Opep avait décidé d'augmenter en juillet son quota de 500.000 bj, portant ainsi sa production à 28 millions de barils. Ce qui devrait permettre à Sonatrach d'augmenter sa production et de facto ses rentrées financières. En 2004, Sonatrach avait réalisé un chiffre d´affaires de 31,5 milliards de dollars dont 2,7 milliards ont été versés à ses associés. Le prix moyen du brut algérien de référence, le Sahara Blend, était de 38,5 dollars le baril durant cette année marquée par une forte croissance des cours internationaux du pétrole.