Côté européen, le solde de tout compte du divorce est évalué entre 60 et 100 milliards d'euros en tenant compte de tous les projets dans lesquels Londres est partie prenante. Le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, a démenti hier des informations de presse selon lesquelles le Royaume-Uni serait prêt à payer 40 milliards de livres (environ 45 milliards d'euros) pour solder son divorce d'avec l'Union européenne. Ce montant est «inventé», a affirmé David Davis sur BBC hier. «Je ne vais pas donner un chiffre à l'antenne, ce serait ridicule de faire cela, mais nous avons une idée assez claire d'où nous voulons aller» sur ce sujet, a-t-il ajouté. La Première ministre britannique, Theresa May, avait promis vendredi d' «honorer» les engagements pris par son pays dans le cadre du budget européen en cours, sans donner de chiffre dans son discours de Florence destiné à relancer les négociations de sortie de l'UE, dont le quatrième cycle doit commencer aujourd'hui. Selon le quotidien The Times, qui cite deux sources européennes non identifiées, elle aurait accepté de payer 40 milliards de livres: 20 milliards de livres comme contribution au budget européen qui court jusqu'en 2020 et 20 milliards pour d' «autres engagements». Ces engagements concernent notamment la participation du Royaume-Uni dans des projets de recherche et des agences comme Europol, selon le journal The Sun. Côté européen, le solde de tout compte du divorce est évalué entre 60 et 100 milliards d'euros en tenant compte de tous les projets dans lesquels Londres est partie prenante. David Davis a aussi estimé «discutable» la demande de l'UE que le Royaume-Uni contribue au paiement des retraites des fonctionnaires européens. Theresa May a proposé vendredi une période de transition d' «environ deux ans» après le Brexit prévu en mars 2019, pendant laquelle les relations liant l'UE au Royaume-Uni resteraient en l'état, afin de pouvoir assurer un divorce «en douceur et ordonné». Sur la question des droits des citoyens européens, elle a voulu rassurer en affirmant que les tribunaux britanniques devraient se référer à l'accord de sortie et qu'elle voulait qu'ils «prennent en compte les jugements de la Cour de justice de l'UE»(Cjue) dans leurs décisions. Mais son ministre du Brexit a insisté hier sur le fait que le Royaume-Uni n'accepterait «en aucun cas» la suprématie de la Cjue après la période de transition. L'exécutif britannique, qui tente d'afficher une image d'unité, est partagé entre défenseurs d'un Brexit doux, comme le ministre des Finances Philip Hammond, et partisans d'une rupture nette avec le bloc européen, comme le chef de la diplomatie Boris Johnson. Selon le Sunday Telegraph, ce dernier s'oppose à ce que de nouvelles règles européennes puissent s'appliquer durant la période transitoire et souhaite que son pays puisse signer des accords commerciaux avec des pays non-européens pendant ces deux années.