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"On ne triche pas avec la Terre"
SALLAH ATTOUCHI, P-DG DE PMAT, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 25 - 09 - 2017

Nous avons un engagement et nous ne voulons pas jouer avec la sécurité alimentaire et le développement de l'agriculture.
L'Expression: Vous êtes à la tête d'une entreprise publique qui a su s'adapter aux exigences du moment. Pouvez-vous nous en faire la présentation?
Sallah Attouchi: L'EPE Pmat est une entreprise publique, née en 1998, à l'issue de la restructuration des entreprises nationales. Filière du groupe mécanique, elle a pour mission la distribution du matériel agricole dont elle assure également le service après-vente. Outre la fabrication des machines dans ses nombreuses antennes disséminées à l'échelle nationale, il lui incombe la mission de former à l'utilisation du matériel agricole. Elle veille en outre à identifier de nouveaux produits susceptibles d'intéresser l'agriculture. Elle rend ses produits disponibles avec en arrière-plan l'objectif d'industrialisation dans l'une des filiales du groupe.
Ce dernier réunit dans son giron d'importants segments, comme les machines agricoles, le matériel des travaux publics, la robinetterie, les ustensiles de cuisine, la visserie, les pompes et les vannes, les moteurs, les chariots élévateurs, les machines outils et la construction navale de pêche... Le groupe, qui est réparti en divisions, dispose donc de la division matériels agricoles laquelle compte Pmat qui se charge de la distribution au niveau national et à l'exportation. Elle s'approvisionne au niveau d'un certain nombre d'entreprises publiques spécialisées, à l'instar de l'entreprise Etrag d'où sort encore l'ancien tracteur, le fameux Cirta. Le partenariat algéro-américain représenté par Pmat, Etrag et Agco Massey Ferguson nous permet d'avoir une nouvelle génération de tracteurs. Emo fabrique pour sa part les moteurs diesel à refroidissement par air, en parallèle existe la société Safma qui fabrique la nouvelle génération de moteurs Deutz, à refroidissement par eau. Je cite aussi les moteurs Mercedes, alors qu'est prévu le moteur MTE. Outre trois sociétés situées à l'ouest du pays, notre société, à Rouiba fabrique des matériels de transport de produits solides et liquides, le tracteur mais également d'autres engins de différentes vocations, destinés notamment au domaine de l'énergie et des hydrocarbures.
Vous semblez avoir une bonne longueur d'avance sur bien des secteurs. Pouvez-vous nous en dire davantage?
La fabrication de la machine agricole est une vieille tradition. Sa création remonte aux années 1970, puisqu'au lendemain de l'indépendance, l'agriculture algérienne était sous-mécanisée. Tel en était le constat. Vu le rôle décisif de l'agriculture dans l'économie du pays, il était urgent de lancer de nombreux projets pour la fabrication de matériels agricoles nécessaires à l'essor et au développement de l'agriculture. Cette vision est d'ailleurs encore d'une importance capitale aujourd'hui. Naquit alors le complexe industriel Cimotra pour la fabrication de moteurs et tracteurs. De même que l'émergence de CMA ou complexe machines agricoles, c'était au temps de Sonacome. Etait alors fabriquée une très large gamme de matériels regroupant pas moins de 33 produits voués au fourrage, aux semis, au traitement, à l'engraissement et aux récoltes. Ils appuyaient les moissonneuses batteuses et le matériel du travail du sol. Ce sont là deux grands complexes nés en plein milieu des années 1970. Ils ont rendu service au pays pendant un certain temps. Aujourd'hui,une bonne partie du parc tracteurs est composée des modèles fabriqués par Cimotra. Ce fut le démarrage. Presses moissonneuses, presses girondes sont fabriquées par CMA. Une bonne partie du parc existant est donc composé des engins fabriqués par ces entités nationales dont l'essor était à son apogée durant les années 1970. Nous avons néanmoins connu une période difficile, c'était la décennie noire. L'autre phénomène agravant qui a touché ces entreprises était l'absence d'investissement. Il n'y avait pas d'évolution du produit et le marché se rétrécissait comme une peau de chagrin. Vint ensuite la politique de la vérité des prix. A un moment donné les matériels commençaient à approcher des prix réels même s'il y avait un certain nombre de subventions. Les entreprises arrivaient tant bien que mal à couvrir les besoins de l'époque et ça se faisait dans le cadre d'un plan initié par les pouvoirs publics visant à atteindre un certain niveau de mécanisation. Le cumul décennie noire et baisse du marché a conduit vers une impasse où sévissait la difficulté d'investir. On l'a échappé belle surtout que d'autres entreprises ont été littéralement dissoutes.
Le salut est donc venu des pouvoirs publics?
Le machinisme agricole a été sauvé car les pouvoirs publics ont jugé qu'il était un outil important pour le pays. Le marché ayant baissé il devenait impossible d'investir. Il a donc été sauvé par un certain nombre de mesures incitatives et par une politique dont l'ambition consistait à redynamiser l'agriculture; autant de dispositions qui ont d'une manière ou d'une autre permis de relancer le marché. La dimension de ce dernier était néanmoins encore restreinte et ne permettait pas encore de réfléchir à des investissements colossaux et à des développements. Vint ensuite la crise alimentaire mondiale en 2007-2008. Il fallait relancer l'agriculture et le plan de renouveau agricole et rural vit le jour. Les moyens conséquents injectés par les pouvoirs publics auront permis de remettre la machine en marche. Surtout que l'enjeu était la sécurité alimentaire. Un objectif qui est toujours d'actualité d'ailleurs. Des outils de production ont été destinés aux agriculteurs pour s'équiper, car qui dit agriculture moderne dit machines performantes. Ces facilités furent accordées par des financements via des crédits leasing, crédit Tahadi, et autres...ces aides ajoutées au soutien des prix ont permis de relancer le marché. En parallèle une réelle réorganisation de l'univers agricole était entamée. De nombreuses choses ont été parallèlement menées dans le monde agricole, ce qui a permis effectivement de laisser place au renouveau après le marasme. Ce fut le déclenchement du processus de ce que j'appelle le renouveau de l'industrie nationale de la machine agricole.
Etes-vous prêts à répondre à la demande du marché actuel?
Nous sommes suffisamment armés pour pouvoir répondre au marché dans les différents domaines. Nous avons commencé avec un premier projet car nous avons constaté que le parc de moissonneuses-batteuses était composé de machines anciennes car ayant plus de vingt ans d'âge. Avec des incidences de pertes de grains pendant les récoltes en sus des risques de ne pas garantir les campagnes de moissonnage-battage, la première décision prise par les pouvoirs publics fut celle de lancer une nouvelle moissonneuse-batteuse. Chose qui fut faite dans le cadre du partenariat industriel. La première GIV qui a été usinée dans le domaine de la machine agricole fut ainsi la moissonneuse batteuse. Laquelle a attaqué les champs en 2010. Aujourd'hui nous avons 3200 nouvelles machines qui remplacent l'ancien parc. Ce qui nous permet d'économiser et de réduire les pertes. Nous sécurisons en fait les campagnes moissons-battage. Le but ultime consiste à renouveler la totalité du parc moissonneuses-batteuses. Pour faire en sorte que la récolte soit assurée d'abord, de réduire les pertes, ce qui suppose une réduction de bateaux à l'importation, le projet fonctionne. L'usine qui a été montée avec un partenaire finlandais est une société composée de trois actionnaires, à savoir CMA, Pmat et Sampo Rosenlew. Nous n'avons pas été obligés de construire de nouveaux bâtiments puisque nous avons exploité les infrastructures existantes, ce qui nous permettait de rentrer immédiatement en production. Cette approche a été expérimentée à CMA à Sidi Belabbès. Les taux d'intégration tournent aujourd'hui entre 65% et 70%, sachant que les investissements ont été consentis par l'Algérie elle-même. Les tracteurs constituent le deuxième projet que nous avons lancé, avec un premier spécimen de 70 Ch.
Il était en fait temps de changer de modèle et de proposer à l'agriculture de nouveaux modèles et de nouvelles puissances.
Nous disposons finalement d'une nouvelle gamme qui nous permet de répondre à la totalité des besoins. Nous sommes passés d'un tracteur de 46 Ch à un tracteur de 82 Ch en quatre roues motrices et un autre de 150 Ch. Aujourd'hui, nous proposons un tracteur de 200 Ch. Et nous avons l'ambition de passer au tracteur de 270 Ch. Nous avons rationalisé la gamme et nous avons choisi des puissances qui sont en adéquation avec les besoins des agriculteurs comme l'exige toute industrie.
Ils sont 6500 tracteurs de nouvelle génération de différentes puissances qui sont sur les terres algériennes et qui rendent énormément service à l'agriculture.
Un tracteur seul ne suffit pas, nous nous intéressons donc à tout ce qui vient derrière l'engin. C'est-à-dire tout ce qui est travail du sol. Nous avons à ce titre opté pour une gamme de matériels en fonction des besoins ressentis, et ce en accord avec les institutions du ministère de l'Agriculture pour le choix des matériels, qu'ils soient à dents, à socs ou à disques... cette approche se traduit par un projet que mènent conjointement Galoucho Portugal Pmat et Cma.
Vous apportez donc une solution complète pour l'agriculture?
Nous nous implantons sur toutes les terres à vocation agricole. Nous apportons effectivement une solution complète pour l'agriculture. Notre partenariat industriel et technologique nous permet de le faire.
Notre stratégie prévoit un plan d'exportation clairement affiché dans tous les joint-ventures. Cet objectif est franchement énoncé d'où le choix de garder les labels internationaux, comme pour Massey-Ferguson, Galucho Sampo...Le partenaire est partie prenante dans ce procédé.
Injecter les avantages comparatifs du pays dans le produit pour rendre ce dernier compétitif.
Tel est le leitmotiv de Pmat qui offre un produit au même label que celui du partenaire. Notre forte localisation nous permet en outre d'amortir au maximum l'impact des fluctuations des monnaies. Nous créons finalement de la valeur ajoutée c'est-à-dire de l'emploi, la création de richesse et la maîtrise d'une technologie.
Nous travaillons avec un monde sacré avec lequel nous n'avons pas le droit de tricher. «Nous étions, nous sommes et nous serons.»
Nous avons un engagement et nous ne voulons pas jouer avec la sécurité alimentaire et le développement de l'agriculture.


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