C'est dire que la mission des édiles ne sera plus politique, mais davantage technique. Les futurs maires auront du pain sur la planche. A voir le nombre de chantiers qui les attendent, leur mission ne sera pas de tout repos. L'ensemble des chantiers ou presque que le gouvernement veut lancer depuis quelques années déjà, verra sa concrétisation dans le prochain quinquennat. Il s'agit entre autres, selon le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Dahmoune Salah Eddine, des dispositions que prévoit le nouveau Code communal, de la mise en place de la démocratie participative, ainsi que la numérisation de l'administration. C'est dire que la mission du maire ne sera plus politique, mas davantage technique. Le ministre de l'Intérieur Nour-Eddine Bedoui, qui fait la promotion de ces chantiers depuis maintenant plusieurs années, a continuellement indiqué que l'actuel code ne répond plus aux exigences de l'époque. «Le maire ne doit plus se contenter de son traditionnel rôle, mais il doit accaparer le rôle du manager», a-t-il plaidé. Pour l'aider dans cette nouvelle mission, le gouvernement a prévu dans le nouveau Code communal plusieurs articles qui vont lui servir de cadre juridique et d'un appui moral. Parmi ces articles, fera savoir le ministre, la prévision de la possibilité pour le maire de contracter des prêts auprès des banques. L'autre article est la décentralisation des décisions. Le maire aura dans le prochain Code communal toutes les prérogatives nécessaires pour faire marcher les affaires de sa commune et éviter ainsi les entraves bureaucratiques. Dans ce sens le maire pourrait par exemple concéder une plage ou une salle des fêtes à un investisseur ou un particulier sans concerter l'administration centrale. Le P/APC pourra se permettre aussi de négocier avec un investisseur local ou venant d'une autre localité et faire aboutir un projet d'investissement sans avoir l'aval de l'administration locale ou du ministère. Cela est valable aussi pour la concession des espaces ou des locaux pour les jeunes diplômés de sa commune voulant monter eux-mêmes leurs projets. Dans cette optique d'ailleurs, les maires seront contraints de créer désormais des zones d'activité sur le territoire de leurs communes. L'objectif de l'introduction de cette batterie de mesures est d'appendre aux maires d'être autonomes sur le plan financier. «Particulièrement par ces temps de disette», ne cesse de répéter Bedoui. Par ailleurs, la gestion des affaires de la commune doit changer avec le nouveau Code communal. Le P / APC n'aura plus comme c'est le cas maintenant le dernier mot dans la prise de toutes les décisions. Le P/APC sera amené à prendre l'avis de ses administrés en considération. Le concept de la démocratie participative prévue par la nouvelle Constitution de 2016 doit avoir sa concrétisation effective sur le terrain. Ainsi, les citoyens peuvent faire part de leurs idées concernant le développement de leur commune. «Mieux que cela, ils peuvent suivre la réalisation de leurs projets et connaître les capacités financières dont dispose sa commune», a affirmé le ministre. Sur un autre plan, les nouveaux maires seront appelés à s'adapter avec une nouveauté qui a commencé à caractériser les APC. Il s'agit bien entendu de la numérisation et la modernisation des services de l'état civil. Le P / APC n'aura pas seulement à signer les actes de naissance, mais aussi la carte grise et prochainement le permis de conduire, délivrer le passeport et la carte d'identité biométriques, ainsi que le permis de construire électronique. Des défis qui exigent des maires une mise à jour de leurs compétences. Le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Dahmoune Salah Eddine, que les journalistes ont interrogé avant-hier sur l'éventualité que les maires qui seront élus auront un niveau d'instruction limité, le SG a indiqué que les maires qui se retrouveront dans cette situation bénéficieront de l'aide de la part des cadres des collectivités locales. Il est à rappeler que l'objectif du ministère de l'Intérieur en termes de modernisation de l'administration est d'atteindre d'ici la fin de l'année 2019 l'objectif de la commune électronique. «Le citoyen doit tout avoir au bout d'un clic», a insisté récemment le ministre de l'Intérieur en visite de travail dans la wilaya de M'sila.