«Mettre en place des joint-ventures avec des constructeurs automobiles dont Renault et maintenant Volkswagen et certainement d'autres» Latifa Turki-Liot, présidente de l'Upiam, Union nationale professionnelle de l'industrie automobile et mécanique donne dans cet entretien des éclairages sur l'avenir des professionnels algériens dans le domaine de la sous-traitance automobile inscrit dans les nouvelles orientations économiques du pays. L'Expression: Pouvez-vous nous présenter l'Upiam en quelques mots? Latifa Turki-Liot: L'Union nationale des professionnels de l'industrie automobile et mécanique Upiam existe depuis 1993. Elle est focalisée sur tous les sous-traitants qui fabriquent des composants intermédiaires du secteur automobile et mécanique. Elle reste une union professionnelle algérienne dont les statuts ont été mis en conformité très récemment., c'est-à-dire en février 2017. Elle regroupe tous les sous-traitants classiques et historiques de la Snvi. Elle dispose d'un nouveau bureau exécutif surtout que l'Algérie a pris une nouvelle orientation dans le secteur de la mécanique avec des GIV. Nous tenons à rappeler que l'Upiam a existé avec des sous-traitants historiques, avec des donneurs d'ordres nationaux qui sont la Snvi et les filiales du groupe mécanique. L'objectif étant de mettre en place des joint-ventures avec des constructeurs automobiles dont Renault et maintenant Volkswagen et certainement d'autres dans un proche avenir. L'objectif consiste donc à repartir avec une nouvelle feuille de route qui balisera le repositionnement de l'Upiam dans le cadre de ces projets de manière à ce que la sous-traitance locale puisse jouer pleinement son rôle; que ce soit via des partenariats à mettre en place avec des étrangers ou même directement auprès de ces constructeurs. Le but ultime est de renforcer l'intégration locale. Il vous faudra donc du temps pour pouvoir atteindre l'objectif de fournir ces constructeurs? Ce n'est pas une question de temps, mais une question de décision. J'ai eu à rappeler qu'il était nécessaire que des équipementiers, de rang 1 viennent, ils draineront alors les équipementiers de rang 2 et de rang 3...L'autre réalité est que nos voisins ont déjà une base industrielle performante vis-à-vis des constructeurs. L'enjeu est donc d'accompagner les autorités locales et inciter ces équipementiers de rang 1 à venir puis investir les filières dont ne disposent pas nos voisins et dans lesquelles nous pourrons être compétitifs. Ce sont là les deux leitmotivs à adopter si l'on veut inciter ces équipementiers à venir dans notre pays. C'est finalement une question de stratégie si l'on veut aller vite dans ce secteur. Ma conviction est que c'est là un travail que l'on doit mener à trois, à savoir le gouvernement, le constructeur et les sous-traitants. Tous doivent avoir une vision commune. L'Algérie ne peut donc rien faire dans ce domaine sans le fameux partenariat? En fait, votre question renvoie à deux niveaux de réflexion. Est-ce qu'on (les sous-traitants) a aujourd'hui le savoir-faire qui nous permettrait d'être directement homologués auprès du donneur d'ordres? Et est-ce que l'on est tenus de créer une GIV pour être homologués auprès de ce même donneur d'ordres? En fait, les sous-traitants ont le savoir-faire, les outils et la compétence nécessaires. L'on ne peut pas néanmoins imposer du jour au lendemain au constructeur de modifier son modèle de fonctionnement vis-à-vis de ses sous-traitants. Un constructeur international dispose de tout un process d'homologation de ses sous-traitants à l'échelle mondiale par le biais de la direction des achats. Le plus simple et le plus pertinent consiste à mettre en place des GIV par composants et par commodités, ce qui permet de gagner le savoir-faire via la loi des 49/51%, le partenaire local a la possibilité d'accéder à de nouveaux marchés qu'il n'avait pas jusque-là, et l'homologation vis-à-vis du constructeur ira plus vite. Je dirai que c'est là un échange de bons procédés qui permet au constructeur, le sous-traitant local qui aura un plan de charge, et in fine la possibilité pour l'Algérie d'aller plus vite dans la consolidation de cet écosystème automobile.