Leur visite est programmée pour les 2 et 3 juillet. La coopération entre Alger et Lisbonne s'accélère, et pour cause, une délégation très importante, qualifiée par des sources diplomatiques de «crème des crèmes», se rendra dans la capitale algérienne les 2 et 3 juillet prochain. L'information nous a été confirmée par l'ambassadeur du Portugal à Alger au cours d'une réunion de travail avec le président et les responsables de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea). D'après le diplomate, la délégation sera conduite par le ministre de l'Economie portugais en personne ce qui, d'après lui, dénote tout l'intérêt que porte son pays à la coopération algéro-portuguaise. Son Excellence l'ambassadeur a qualifié les relations entre l'Algérie et le Portugal d'excellentes, particulièrement après la visite du président Bouteflika à Lisbonne, en mai dernier. Néanmoins, a tenu à indiquer le responsable de la mission diplomatique à Alger, il reste qu'en matière de coopération beaucoup de choses attendent d'être réalisées. C'est justement dans ce but qu'intervient la visite du ministre à la tête des hommes d'affaires de son pays. A cet effet, apprend-on également, un séminaire sera organisé le 2 juillet et sera assez institutionnel. Plusieurs organisations et associations patronales prendront part à l'événement dont l'ordre du jour n'a certes pas été arrêté mais se penchera, d'après nos informations, sur des thèmes très importants à savoir les grands chantiers que prévoit de lancer notre pays à l'image de l'autoroute Est-Ouest, les chemins de fer qui restent à réaliser et l'expérience portugaise en matière de réformes bancaires. La deuxième journée du séjour des Portugais sera, quant à elle, exclusivement consacrée aux entreprises privées des deux pays. La réunion des chefs d'entreprise algériens et portugais devrait déboucher sur la signature de protocoles d'intention pour la réalisation de projets de partenariat. Ainsi, les deux pays semblent déterminés à instaurer une dynamique dans le but de mettre en place, concrètement, une coopération durable. D'ailleurs, comme pour conforter cela, une délégation d'hommes d'affaires algériens devrait à son tour se rendre au Portugal pour essayer de détecter des opportunités de partenariat dans ce pays qui est passé d'une économie dirigée à une économie de libre marché. En ce sens, l'expérience du Portugal ne sera que bénéfique aux Algériens qui ont engagé de grandes réformes pour faire face à l'instar des autres pays, à la mondialisation et à une rude concurrence. Il est utile de rappeler qu'en janvier dernier un traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage a été signé entre l'Algérie et le Portugal. L'Algérie fournit au Portugal l'essentiel de ses besoins en gaz naturel soit 85%, l'équivalent de 2,5 milliards de m3 par an et cela conformément à l'accord gazier signé en 1993 avec l'entreprise portugaise Transgaz, valable pour une période de 20 années. Le volume des échanges était en 2002 d'environ 180 millions de dollars avec une balance commerciale nettement en faveur de l'Algérie, en raison des hydrocarbures, pour passer à 800 millions de dollars en 2004. La visite du président de la République durant trois jours au Portugal en mai dernier, et celle du chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia en janvier 2005, ont actionné une véritable redynamisation de la coopération bilatérale déjà existante. Il faut noter que l'intérêt des investisseurs portugais pour l'Algérie s'est déjà traduit par leur participation aux multiples avis d'appels d'offres internationaux pour la réalisation de projets structurants et pour la prise de parts dans les entreprisess publiques proposées à la privatisation. L'entreprise Subere, par exemple, avait pris option pour acquérir 60% de la filiale de l'entreprise nationale de liège alors que les entreprises Teleza et Testugal participent avec la société espagnole Dragados à la fourniture d'équipements hydrauliques de pompage pour la station de Beni Haroun. Enfin, concrètement, il existe actuellement cinq entreprises portugaises qui sont installées dans notre pays et travaillent en partenariat avec les Algériens, notamment dans le secteur du BTP.