Après avoir raflé de nombreux marchés dans les secteurs de l'habitat, des télécommunications et des travaux publics, les hommes d'affaires chinois s'attaquent maintenant au marché algérien de l'automobile. Un marché qui pèse plusieurs centaines de millions de dollars. Au moment où justement les constructeurs européens d'automobiles hésitent encore à installer une usine de montage en Algérie, il paraît que les Chinois ont décidé de s'implanter chez nous. Pour preuve, une trentaine de PDG de grandes entreprises chinoises de fabrication de véhicules, des équipementiers ainsi que des journalistes séjourneront en Algérie du 14 au 22 novembre prochain dans le cadre de la sixième tournée internationale de véhicules chinois en Algérie. Des manufacturiers et des fabricants de pièces de rechange seront aussi de la partie. C'est à partir de l'Egypte, où les cinq autres tournées ont eu lieu, que la délégation devra gagner l'Algérie pour y séjourner pendant une semaine. Un événement qui coïncide avec le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et la Chine et également le 4e anniversaire de la création des relations de partenariat et de coopération stratégique entre les deux pays. La délégation sillonnera les grandes villes du nord du pays (Alger, Oran, Annaba et Constantine). La délégation chinoise organisera une caravane composée de plusieurs véhicules de tourisme, de camions et de bus qui, indique-t-on, seront présentés pour la première fois. Cet important panel de patrons de l'industrie automobile chinoise ralliera Oran aussitôt son arrivée, le 14 novembre à Alger. C'est en effet à partir de la capitale de l'Ouest que les festivités vont débuter. Un point de presse est prévu le lendemain, en présence d'officiels algériens. Il sera débattu, selon Islam Neggouche, responsable de Com-Event, organisateur de cette manifestation avec Sud Auto, du degré de technologie atteint par l'industrie automobile chinoise et des opportunités qui s'offrent pour transférer cette technologie vers des pays émergents comme l'Algérie. Lors de son passage à Alger le 18 novembre prochain, la délégation d'hommes d'affaires chinois participera à des cycles de conférences et à des rencontres avec des responsables et des investisseurs algériens. En vue de ratisser large et d'exploiter toutes les opportunités d'affaires, la caravane chinoise va ensuite prendre la route de l'est du pays pour se rendre à Constantine et Annaba. Le même programme de rencontres est annoncé pour les wilayas de l'Est. Cette exhibition, placée sous le haut patronage du président de la République, permettra, indique-t-on, de recueillir les manifestations d'intérêt pour l'implantation d'usines de fabrication de véhicules chinois en Algérie. Parmi ces marques on peut citer Faw, Zhongtong, Hafei Automobile, Saic, Foton, Shaanix Automobile, Changhe Automobile et SG Automobile. Cette visite de la délégation chinoise conforte l'information selon laquelle Pékin serait séduite par l'idée de faire de l'Algérie une sorte de plaque tournante industrielle pour conquérir d'autres marchés, en plus du marché local. Le projet de construire des véhicules sur place permettra aux industriels chinois de proposer des produits plus concurrentiels et de ne pas avoir à subir les effets de la nouvelle taxe automobile introduite en juillet dernier par le gouvernement. A ce propos, il est à souligner que les importations de véhicules ont connu une progression de l'ordre de 160% lors du premier semestre de l'année en cours. Une tendance qui risque de ne pas se maintenir durant les prochains mois en raison justement de cette nouvelle taxe automobile. Il est utile de signaler aussi que le président Bouteflika avait, dans une interview accordée au journal chinois Renmin Ribao, il y a quelques mois, évoqué un projet d'implantation d'une usine chinoise de montage de véhicules en Algérie.A rappeler qu'au plan continental, l'Algérie est l'un des pays qui importent le plus de véhicules. En plus d'avoir une grande marge de progression, le marché algérien est considéré comme stratégique puisqu'il constitue la porte d'entrée non seulement au marché africain mais aussi au marché européen à la faveur de l'Accord d'association avec l'Union européenne.