Le président français Emmanuel Macron a invité le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi le 5 octobre à Paris, proposant que la France «aide l'Irak pour ne pas laisser les tensions s'installer» avec le Kurdistan irakien, avec lequel la France «entretient des relations d'amitié», a indiqué l'Elysée. Le président Macron s'est entretenu par téléphone avec M. Al-Abadi le 27 septembre sur les suites du référendum d'indépendance du 25 septembre au Kurdistan irakien. «Emmanuel Macron a rappelé l'importance de préserver l'unité et l'intégrité de l'Irak tout en reconnaissant les droits du peuple kurde. Toute escalade doit être évitée», a commenté la présidence française. «Face à la priorité que constitue la lutte contre Daesh et la stabilisation de l'Irak, les Irakiens doivent rester unis», estime l'Elysée. Les deux dirigeants comptent discuter la semaine prochaine de ce référendum mais aussi d'un renforcement de la coopération entre la France et l'Irak. La tension s'est accrue dans le pays depuis la tenue de ce vote historique par lequel les quelque 5,5 millions de Kurdes de cette région autonome d'Irak ont massivement voté «oui» à l'indépendance, à 92,7% des voix selon les résultats officiels. En représailles, Baghdad a coupé vendredi les liaisons aériennes entre le Kurdistan irakien et l'étranger et demande à la région d'annuler ce référendum. La Turquie et l'Iran, inquiets de voir leurs minorités kurdes suivre l'exemple, ont dénoncé le référendum et menacé de représailles. Les Etats-Unis ont décidé de ne pas reconnaître ce référendum «unilatéral» et appelé toutes les parties au «dialogue». La coalition internationale dirigée par Washington a de son côté affirmé que la crise entre Baghdad et Erbil avait un impact sur les offensives contre le groupe terroriste «Etat islamique» (EI/Daesh). Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian, qui s'est rendu en Irak en août, avait déjà qualifié le référendum kurde d' «initiative inopportune», en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU. Paris a récemment accordé à Baghdad un prêt de 430 millions d'euros destiné à aider à remettre le pays sur pied, alors que les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, poursuivent leur reconquête des derniers bastions terroristes en Irak.