L'Irak a annoncé la suspension à partir de vendredi de tous les vols internationaux en provenance et vers le Kurdistan (nord), a annoncé jeudi la directrice de l'aéroport d'Erbil, Talar Faiq Saleh. "Tous les vols internationaux, sans exception, de et vers Erbil et Souleimaniyeh cesseront à partir de vendredi à 18H00 (15H00 GMT) après la décision du conseil des ministres et du Premier ministre Haider al-Abadi", a souligné Mme Saleh. Le pouvoir à Baghdad exigeait des autorités kurdes qu'elles lui remettent le contrôle de leurs deux aéroports. C'est-à-dire que "tout le personnel de sécurité, de l'immigration, des douanes doit être remplacé par des gens de Baghdad", a dit Mme Saleh. Il s'agit d'une mesure concrète de rétorsion après le référendum tenu lundi par les Kurdes sur l'indépendance en dépit de l'opposition du gouvernement irakien et des pays voisins qui comptent des minorités kurdes, comme l'Iran et la Turquie. Le Premier ministre turc Binali Yildirim s'est dit jeudi vouloir la tenue d'un sommet Ankara-Téhéran-Baghdad afin de coordonner les mesures à prendre en réaction au référendum d'indépendance des Kurdes d'Irak. Dans ce contexte, la Turquie, l'Irak et l'Iran, pays également opposé au référendum, ont multiplié les contacts ces derniers jours. En dépit de l'affirmation des autorités du Kurdistan que l'indépendance ne sera pas annoncée de sitôt et se disent favorables au dialogue, le pouvoir à Baghdad rejette toute négociation sur la base de ce référendum. Près de 93% des votants ont dit "oui" lors du référendum organisé au Kurdistan et dans des régions que les Kurdes revendiquent, notamment la province multi-ethnique de Kirkouk. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait affirmé que ce référendum devait "être annulé" et qu'un dialogue devrait s'ouvrir "dans le cadre de la Constitution".