Une vue de Béjaïa Un bras de fer de plus à Béjaïa. Cette fois-ci, la wilaya ne recule pas et apporte ses précisions pendant que les acteurs politiques se mobilisent pour le rendez-vous. L'interdiction signifiée «sans motif» quant à la tenue de l'université d'automne de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme vient de connaître une évolution à travers la mise au point apportée par la cellule de communication de la wilaya de Béjaïa. Alors que les militants politiques, associatifs et acteurs de la société civile préparent activement la riposte à cette interdiction à travers une action de protestation prévue pour le 5 octobre avec en appui la présence symbolique, coûte que coûte de cette université sur l'esplanade de la place de la Liberté Saïd-Mekbel, la wilaya a rendu public un communiqué expliquant on ne peut plus clairement sa position. Suite à la dernière déclaration signée par M.Salhi au sujet d'une «interdiction de l'administration pour la tenue de l'université d'été, nous tenons à vous informer que la position de l'administration résulte essentiellement du flou qui persiste sur la représentativité de cette ligue Laddh», indique le communiqué de la wilaya. Se voulant précise, la cellule de communication souligne que «quatre personnes revendiquent la présidence de ladite ligue», allant jusqu'à citer des noms en l'occurrence «les Messieurs Hocine Zehouane, Nouredine Issad, Keddour Houri et Debouze Saleh». Le communiqué conclut qu'il «s'agit d'un conflit interne» et que «l'administration, qui ne fait qu'appliquer les lois de la République, a demandé aux concernés de clarifier leur situation administrative d'abord puis d'activer de manière légale». En d'autres termes, l'administration de la wilaya ne recule pas et persiste dans l'adoption de la position d'interdiction signifiée par la daïra de Souk El Tenine, localité où était prévue la tenue de cette université d'été. Cette interdiction qui avait été d'abord décriée a fait l'objet mardi après-midi d'une réunion de concertation qui a regroupé des députés, des acteurs politiques associatifs avec au bout une déclaration ponctuée par la décision d'une action de protestation le 5 octobre prochain. «L'interdiction arbitraire de l'université d'été que devait organiser la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh) dans un établissement privé de Souk El Tenine (Béjaïa), du 5 au 8 octobre 2017, destinée à réunir ses militants et des membres de la société civile autour des défis des droits humains dans notre pays, continue de susciter l'indignation générale de nos concitoyens», écrit-on d'emblée, avant de relever ce qui est considéré comme «un flagrant déni du droit de réunion, sans qu'aucun motif n'ait été d'ailleurs notifié, est d'autant plus intolérable qu'il ne doit laisser personne indifférent». Passant en revue une série d'interdcitions, exprimant «la volonté du pouvoir de réprimer les libertés démocratiques par le verrouillage des espaces d'expression», la Laddh qui a réuni les partis, syndicats, associations, étudiants, artistes, intellectuels et scientifiques, ainsi que des citoyens anonymes, le mardi 26 septembre 2017 au siège de la Laddh-Béjaïa, a lancé un appel à toute la population pour participer à une grande action de protestation qui se traduira par un rassemblement populaire devant la wilaya le 5 octobre 2017 à 11h00 et qui sera couronné par une université populaire à la place Saïd Mekbel l'après -midi, à partir de 14h00. Ceci pour exiger «la levée de l'interdiction arbitraire frappant l'université d'été de la Laddh, l'instauration du régime déclaratif et la suppression de celui des autorisations imposé par les autorités en violation de notre droit d'organisation et de réunion, l'ouverture sans restriction des établissements culturels aux citoyens et organisations désirant mener des activités diverses et le respect des libertés individuelles et collectives sous toutes leurs formes».