L'université d'été de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), prévue du 5 au 8 octobre prochain, n'a pas été autorisée. C'est ce qu'a indiqué un communiqué de l'organisation, signé par MM. Salhi et Boumedjane, respectivement vice-président de la Ligue et responsable du bureau de Béjaïa. En effet, ce campus automnal, qui devait réunir les militants et les membres de la société civile des quatre coins du pays, n'a pas été autorisé par l'administration. Les services de la daïra de Souk El-Tenine ont opposé une fin de non-recevoir à la demande de l'ONG nationale. Et un refus qui n'a pas été motivé, précise la Laddh qui va déposer, demain dimanche, une requête en référé pour l'annulation de la décision. Pour Saïd Salhi, la Laddh n'a pas manqué d'interpeller le gouvernement sur le respect du droit de réunion, garanti par la Constitution et les engagements internationaux de l'Algérie en matière de respect de la liberté de réunion et d'expression. L'organisation dit prendre à témoin l'opinion publique et affirme maintenir l'activité. Un appel est lancé aux militants, aux organisations de la société civile, aux parlementaires et aux forces politiques, en général, "à se mobiliser pour défendre les acquis et les espaces démocratiques arrachés de haute lutte". Une réunion de concertation avec les militants des droits de l'Homme et les acteurs sociaux et politiques est d'ailleurs annoncée pour les jours à venir "au CDDH de Béjaïa pour décider des suites et des actions à donner à cette dérive totalitaire". Dans son communiqué, la Laddh note que "cette interdiction, qui intervient dans le sillage de la célébration de la journée du 5 Octobre qui rappelle le printemps démocratique de 1988 qui a sonné le glas de la dictature d'alors, annonce le retour des vieux démons et des nostalgiques de cette triste ère". L'ONG dénonce cette interdiction qualifiée d'arbitraire, car elle est, estime-t-elle, en contradiction flagrante avec les garanties contenues dans la Constitution et les instruments internationaux des droits humains, ratifiés par l'Algérie et qui sont censés être au-dessus du droit interne. Cette interdiction, qui s'ajoute à la liste des atteintes récentes à la liberté d'organisation et de réunion dans la wilaya de Béjaïa, démontre, selon la Laddh, "tout l'acharnement du pouvoir contre cette région, bastion des luttes démocratiques et terreau des synergies pour des dynamiques sociales nationales et pour des acteurs de la société civile de toutes les régions du pays (...)". Le Café littéraire de Béjaïa a réagi à cette interdiction et a exhorté les dirigeants de la Laddh à maintenir leur activité en dépit de son interdiction. En effet, il a, dans une déclaration rendue publique hier, condamné l'interdiction de l'université d'automne que devait tenir du 5 au 8 octobre prochain la Laddh à Souk El-Tenine et exhorté les militants des droits de l'Homme à maintenir la programmation de leur activité malgré cette interdiction. "Nous ne devons pas abdiquer devant les attaques répétées du pouvoir qui veut confisquer nos libertés, nos droits et notre dignité." M. Ouyougoute