43% des cas de rage humaine notifiés au CHU de Tizi Ouzou, entre 2010 et 2017, ont été enregistrés dans la région de Boghni. C'est ce qu'ont révélé hier, des spécialistes à Tizi Ouzou. Le docteur Karima Taïeb du service d'épidémiologie et de médecine préventive (Semep), qui a présenté les résultats de ce travail lors d'une journée d'information sur la rage, a expliqué que ces cas, enregistrés entre 2010 et 2017, pourraient s'expliquer par la présence d'un foyer de leishmaniose dans cette même région du sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Le reste des cas a été enregistré aux Ouacifs, à Azazga, Larbaa n'Ath Irathen et Ouaguenoune, à raison de 14,25% des cas déclarés dans chacune de ces localités, a précisé l'étude qui souligne que durant la période 2010-2017, neuf cas de rage humaine, dont un en 2017, ont été enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou. Selon cette même étude, 50% de ces cas, dont 78% concernent des hommes et 22% des femmes, ont été causés par des animaux domestiques non vaccinés. La contamination a été causée dans 89% des cas par des morsures, et dans 21% des cas par les griffures ou le léchage, a souligné le docteur Taïeb. Par ailleurs, une autre rétrospective sur 499 cas (dont 66,73% pour les hommes et 33,27% pour les femmes) de morsures et de griffures d'animaux signalés au service des maladies infectieuses du CHU de Tizi Ouzou durant l'année 2016, a dévoilé le fait que 49,30% de ces morsures ont été causées par des chiens, 41,48% par des chats, 6,01% par des rats et 3,21 par d'autres animaux (chacal, chevaux, ânes hiboux, hamsters, moutons). La même étude précise que 75,95% de ces morsures et griffures ont été causées par des animaux errants, 23,85% par des animaux domestiques et 0,20% par des animaux sauvages et 94,19% par des animaux domestiques mordeurs n'étaient pas vaccinés contre seulement 5,81% qui l'étaient. S'agissant de la prise en charge médicale, l'équipe du CHU de Tizi Ouzou, qui a réalisé cette étude, a observé que sur les 499 personnes mordues 81,56% ont suivi une sérothérapie tandis que le reste, soit 18,64% ne l'ont pas fait. Les participants à cette rencontre ont insisté sur l'importance de la prévention par la vaccination des animaux domestiques et la consultation obligatoire en cas de morsures même en cas de plaies minimes très souvent considérées à tort comme inoffensives.