La présence de meutes de chiens dans certains quartiers de la ville constitue un risque potentiel de rage si l'on sait que des cas d'attaque par des animaux errants ont eu lieu en de nombreux endroits. Pas plus tard que cette semaine, trois personnes ont été présentées au service des urgences de l'hôpital de Médéa pour des soins des suites de blessures causées par un chien errant. La suspicion de la rage a amené les autorités sanitaires à entreprendre certaines mesures de précaution et de vaccination des victimes, en attendant les résultats de l'analyse des prélèvements par l'Institut Pasteur. Bien que les cas de rage humaine soient quasi nuls, puisque le dernier cas en date remonte à l'année 2006 où une personne de 68 ans en est morte, le nombre de morsures provoquées par des animaux errants demeure cependant très élevé, dépassant 2 260 cas pendant la seule année 2007. Le bilan risque d'être plus lourd cette année si l'on sait que 1492 cas de morsure ont été enregistrés au cours du premier semestre. Le chien n'est pas le seul animal mordeur, car la moitié des morsures sont causées par d'autres mammifères (âne, vache, cheval), et les petits carnassiers (rat). Aussi, il est urgent d'intensifier les campagnes d'abattage des chiens errants qui ne cessent de proliférer dans nos villes et nos campagnes, car ils sont devenus de véritables menaces pour les populations, s'attaquant particulièrement aux écoliers et aux femmes. La campagne de sensibilisation sur la rage qui vient d'être lancée par les services de la santé permettra de mieux saisir les risques encourus en cas d'atteinte par cette zoonose. Cette dernière est contractée à la suite d'une morsure, un léchage ou une simple griffure par l'animal malade. Parmi les mesures de prévention recommandées, il est nécessaire de garder l'animal mordeur en observation ou de le mettre en fourrière le temps de s'assurer de la présence ou non du virus de la rage. En outre, la plaie de la personne mordue doit être immédiatement lavée et désinfectée à l'aide d'un antiseptique, et être acheminée en consultation pour recevoir le traitement approprié en sérum antitétanique et autres soins, et se faire administrer le vaccin antirabique. Car, fait-il rappeler, la rage est une maladie redoutable pour les humains, elle ne donne aucun répit à la personne contaminée qui risque de décéder quelques heures seulement après les premiers symptômes nerveux qui se manifestent sous forme d'agressivité. M. EL BEY