L'armée syrienne et ses alliés ont réussi à chasser hier les jihadistes du groupe terroriste Etat islamique (EI) de leurs dernières positions dans la province de Hama après un mois de combats meurtriers. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé les forces de la coalition conduite par les Etats-Unis de commettre «des provocations sanglantes» contre les troupes russes en Syrie, dans une interview publiée hier. «Les activités des forces sous direction américaine posent de nombreuses questions», a déclaré Sergueï Lavrov dans cette interview au quotidien Asharq al-Awsat. «Dans certains cas, ces forces ont indirectement encouragé d'autres terroristes à attaquer des positions stratégiques légitimement reprises par Damas, ou bien elles se sont délibérément engagées dans des provocations sanglantes contre nos forces», a dit M. Lavrov. La Russie a accusé le mois dernier les FDS de tenter de saboter une offensive de l'armée syrienne soutenue par Moscou contre les terroristes de l'EI autour de la ville de Deir Ezzor, où un général russe a été tué fin septembre. Pour prévenir des accrochages non souhaités, une «ligne de déconfliction» a été convenue dans le nord-est de la Syrie entre la coalition, les FDS, le gouvernement syrien et la Russie. Le terme «déconfliction» est utilisé par les militaires pour désigner les mesures prises pour éviter les accidents liés à la présence de différents acteurs combattant des ennemis dans une même zone. «Aujourd'hui, tous les acteurs doivent abandonner leurs ambitions géopolitiques et contribuer pleinement au rétablissement de la stabilité et de la sécurité en Syrie et dans l'ensemble du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord», a déclaré M. Lavrov à Asharq al-Awsat. Il a appelé à une levée des sanctions contre le pouvoir du président Bachar al-Assad afin de contribuer au redressement de la Syrie. Concernant l'état des relations entre Moscou et Washington, M. Lavrov a déclaré que la partie russe n'était «pas responsable de l'actuelle détérioration» de ces relations et en a accusé la précédente administration américaine présidée par Barack Obama. Le ministre a ajouté que Moscou faisait preuve de retenue avec Washington sous l'actuelle présidence de Donald Trump. Mais «nous ne pouvons pas laisser passer n'importe quoi sans réaction», a-t-il souligné, citant en particulier les sanctions «hostiles» imposées par les Etats-Unis à la Russie. Sur le terrain, l'armée syrienne et ses alliés ont réussi à chasser hier les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) de leurs dernières positions dans la province de Hama après un mois de combats meurtriers, a indiqué une ONG. Pour la première fois depuis trois ans, l'EI n'a désormais aucune présence dans cette province du centre de la Syrie, pays ravagé par la guerre depuis mars 2011, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne). Le régime syrien contrôle la majorité de la province de Hama dont la capitale éponyme. Quelques secteurs dans le sud, l'est et le nord de la province sont toujours aux mains de rebelles ou de groupes dominés par les jihadistes de l'ex-branche d'Al Qaîda. Soutenue principalement par l'aviation russe, l'armée syrienne a lancé une offensive contre l'EI à Hama début septembre, reprenant quelque 50 villages et la localité de Ouqayribat, selon l'Osdh. «Les forces du régime sont parvenues à prendre le contrôle de tous les villages encore aux mains de Daech dans l'est de la province de Hama après plus d'un mois de combats féroces», a précisé l'ONG. Plus de 400 jihadistes et près de 190 membres des forces prorégime ont péri dans la bataille, a-t-elle ajouté. A Damas, le journal Al-Watan, a confirmé que «Daech n'était plus présent dans la province de Hama». L'EI est la cible de plusieurs offensives dans le pays, principalement dans la province de Deir Ezzor (est) et dans la ville de Raqqa (Nord).