Le MSP est revenu à la charge jeudi dernier, au centre culturel Mohamed El Aïd Al Khalifa, sur la question de la suppression de la filière sciences islamiques du lycée. Dans un meeting organisé à l'occasion de la célébration de l'anniversaire du décès de feu Nahnah Mahfoudh, les militants du parti de Boudjerra Soltani ont, en présence de Ahmed Eddour ex-membre du bureau national et Abdel Hamid Medaoud, sénateur, qualifié le projet de Benbouzid de «crime» et de «haute trahison» contre le peuple algérien. Devant une assistance venue en force, les intervenants n'ont, en effet, pas manqué de tirer à boulets rouges sur la réforme du système éducatif. Pour eux, ce chantier, pourtant, présidentiel, vise tout simplement à déraciner l'école algérienne. Ils évoquent même «un complot fomenté par des forces occultes infiltrées dans le pouvoir, qui tentent par tous les moyens, et contre vents et marées à occidentaliser l'Algérie.» Cette sortie du MSP intervient à un moment où les islamistes veulent faire de Constantine l'épicentre d'un mouvement de protestation, qu'ils veulent, le plus large possible, contre la réforme de l'école algérienne. En effet, le fait d'avoir abordé cette question n'est manifestement pas innocent, lorsqu'on sait que l'université Emir-Abdelkader de Constantine a été le théâtre d'une contestation estudiantine contre justement, le projet de Benbouzid. Aussi, les islamistes entendent-ils maintenir la mobilisation de leurs troupes pour relancer la «protesta» à la prochaine rentrée universitaire. La communication de Abdelhamid Medaoud a largement abondé dans ce sens. Il a, à ce propos, souligné que l'école algérienne «ne doit pas être un moyen entre les mains de ceux qui veulent anéantir les principes fondamentaux d'un pays musulman». Le MSP qui, soit dit en passant, fait de Benbouzid sa cible prioritaire, n'en est pas moins acide avec sur d'autres sujets. Ainsi, en plus de la réforme du système éducatif, les récents séjours des pieds-noirs, semblent être une autre occasion pour crier au loup. Cette fois, c'est paradoxalement tout le gouvernement qui est chargé par le conférencier. Mais, les observateurs auront compris que c'est Ahmed Ouyahia qui est visé.