Tout louables qu'ils sont, les efforts de l'Etat demeurent loin de répondre à une demande sans cesse en augmentation. Il y avait beaucoup de monde ces dernières semaines à la direction de l'emploi de Béjaïa. Des diplômés de l'université algérienne y viennent dans l'espoir de décrocher un contrat d'emploi. Cet engouement dénote l'ampleur du chômage dans une région touchée de plein fouet par une crise politique. S'agissant de phénomènes aussi sensibles que le chômage et l'emploi, les statistiques dans notre wilaya restent une donnée des plus floues. L'annuaire statistique édité par la wilaya en 2003 donne un taux de 35% en se référant au dernier recensement général de 1998. Un chiffre qui sera revu par deux fois à la baisse avec le retour de la sérénité pour atteindre 23%. Hocine Chebira, directeur de l'emploi, nous avance le chiffre de 15%, soit l'équivalent du taux national. Pour faire face à cette situation, l'Etat a, dans le cadre de sa politique sociale, mis en place des dispositifs au profit des jeunes et des moins jeunes lesquels fonctionnent assez bien comme l'atteste clairement le nombre d'emplois créés dans le secteur du transport, dans le cadre de l'Ansej qui, selon les statistiques de la wilaya, a généré entre juillet 98 et fin 2003, 7 847 emplois. La Cnac, les dispositifs de la direction de l'emploi dont Esil, CPE et Tup-Himo, l'Anem et l'Angem (le dernier né), contribuent aussi à réduire le chômage, sans le faire reculer véritablement. Ces dispositifs ont-ils répondu à l'attente? Un bilan s'impose de lui-même pour permettre une avancée sur des bases correctes qui rectifieraient toutes les erreurs passées. Dans son rapport pour l'année 2005, la direction de l'emploi de Béjaïa s'est, pour le moins, montrée optimiste. 1362 jeunes sont placés dans le cadre de l'Esil. Des emplois sont orientés vers les communes avec une croissance passant de 1050 en 1996 à 3840 en 2004. Les contrats préemploi qui concernent les jeunes universitaires ont permis le placement de 724 jeunes diplômés de 1998 à 2002. Pour les trois dernières années, Chebira avance le chiffre de 3000 emplois en attendant le reliquat de 2004. La wilaya de Béjaïa, qui a bénéficié d'un quota conséquent en 2005, demeure toujours dans l'incapacité de satisfaire une demande qui concerne près de 8345 universitaires. Le Tup-Himo, programme de travaux d'utilité publique et à haute intensité de main-d'oeuvre, a engendré, quant à lui, près de 1547 emplois dans différents secteurs publics, rien que durant l'année 2004. Cette année, l'agence Anem de Béjaïa a placé, en 2003, 269 demandeurs d'emploi sur un total de 953 inscrits, celle de Kherrata un (1) sur 110, Akbou et Sidi Aïch ne font guère mieux avec respectivement 28 sur 763 et 34 sur 165. L'Ansej, autre dispositif pour d'emplois, s'illustre par la création de près de 3500 microentreprises ayant généré quelque 12.000 emplois directs et au moins le triple en ce qui concerne les emplois indirects. Le bilan de l'Agence nationale de soutien pour l'emploi des jeunes (Ansej) de la wilaya de Béjaïa, lancée depuis juillet 1998, est justifié par son directeur, M.Hammouche, qui précise que le nombre cumulé de microentreprises créées est de 2703 pour 2002, de 2904 pour 2003 et de 3359 pour 2004, soit une augmentation de 201 microentreprises en 2003 et de 455 en 2004 par rapport à 2003. Il y a enfin l'Angem (l'Agence nationale de gestion du microcrédit) ; ce tout nouveau dispositif antichômage est comme son nom l'indique, appelé à gérer le microcrédit, auparavant dépendant de la direction de l'Emploi. Si le montant du crédit est appelé à être plafonné (on parle de 50 millions de cts), la tranche d'âge est la plus souple qui existe: de 19 à 60 ans et plus. Tout louables qu'ils sont, les efforts de l'Etat demeurent loin de répondre à une demande sans cesse en augmentation induite par la fermeture d'entreprises et les licenciements en masse. Seule une relance économique de grande envergure pourra atténuer de manière remarquable le chômage. Le plan de relance économique est très attendu dans ce sens.