Pour la deuxième journée consécutive, les travailleurs du secteur du transport sont en grève pour réclamer leur droit à l'augmentation des salaires. En effet, les navettes connaissent des perturbations au niveau de toutes les gares et stations. Les travailleurs estiment que les salaires qu'ils touchent sont une insulte à leur métier. Des salaires qui, pour la majorité des échelons, n'atteignent pas les 20.000 DA. Selon les représentants des grévistes, leur mouvement pourrait durcir davantage si les autorités de tutelle ne répondaient pas favorablement à leurs revendications. Hier au niveau de la nouvelle gare, une anarchie inqualifiable régnait sur les lieux. L'absence de cette catégorie de transports s'est répercutée sur tous les services prodigués au niveau de cette gare multimodale. Les voyageurs trouvaient beaucoup de difficultés à se retrouver dans cette gare déjà difficile d'accès dans les jours ordinaires. Les transporteurs, de leur côté, jugeaient ce débrayage légitime, car les travailleurs en colère ont déjà alerté la tutelle sur les difficultés qu'ils vivent. Les revendications socioprofessionnelles de cette catégorie sont légitimes, mais les voyageurs ont aussi droit à un service minimum au moins au niveau de l'orientation et de l'information. Quant aux gares intermédiaires situées aux entrées principales de la ville de Tizi Ouzou elles n'ont pas été épargnées par ce débrayage surprise. A Timizart Loghbar, station qui dessert les communes du flanc nord de la wilaya, la grève ne s'est pas fait sentir au plus haut degré, étant donné que ce lieu connaît habituellement une clochardisation avancée. Aucun service n'est offert au voyageur dans cette station. Elle ressemble beaucoup plus à une décharge qu'à une gare. La station de Beni Douala connaît une certaine consistance en matière de service mais les voyageurs souffrent également. La meilleure station en matière de service, c'est bien la gare de Boukhalfa. Elle est dotée de tous les services nécessaires à un bon voyage. Des toilettes pour hommes et femmes, des buralistes et des restaurants. Le voyageur dispose même d'une salle de prière. En fait, la grève des travailleurs est un indice que la catégorie des travailleurs n'est pas bien prise en charge en matière de droits socioprofessionnels. Mais le malaise ne concerne pas uniquement cette catégorie. Les voyageurs sont ceux qui souffrent le plus. Dans certains arrêts desservant quelques communes, le voyageur se retrouve sans liaison avec son domicile à partir de 15h. Les quais desservant les villages Tarihant, Agouni Oufekous et Tikatine dans la commune de Boudjima sont les champions du «pas de transport». Les fourgons et les bus des localités ne sont visibles que de 10h à 15h. Les heures où les travailleurs circulent, ils sont aux abonnés absents. Enfin, notons que le plan de transport qui a été mis en service depuis deux ans commence juste à donner quelques résultats. L'organisation des navettes se vérifie de plus en plus dans la ville de Tizi Ouzou et sa périphérie. Mais le point noir de ce plan reste son inexistence au niveau des points de départ depuis les villages et les communes. A ce niveau, le transport fonctionne encore à l'improviste.