L'argent, le nerf de l'économie nationale La technologie financière est en train de chambouler de fond en comble le paysage économique mondial. Comment alimenter en fonds l'économie algérienne pour qu'elle reprenne le chemin de la croissance et diversifie ses sources de revenus? La question taraude les esprits des experts et l'idée de recourir à la technologie financière et la finance islamique fait son chemin. La Fintech, l'Insuretech, le Mobile payment, le crowfunding, la néobanque sont des inventions qui, ailleurs dans le monde, génèrent une manne grossissant à vue d'oeil. Ces nouveaux instruments qui profitent du boom des technologies de l'information et de la communication ainsi que de l'industrie digitale deviendront incontournables dans les prochaines années. Légers, rapides, opportunistes, adaptables à diverses échelles, ils se suffisent parfois de petits montants au départ pour produire des plus-values à vitesse grand V. Dans bien des cas, l'investisseur a besoin d'une idée brillante, d'un smartphone, d'une connexion Internet pour lancer son affaire. Car aujourd'hui on peut louer un équipement, une voiture ou s'assurer pour une heure grâce à des applications qui comptabilisent les actions non pas par jour, par mois ou à l'année, mais à la minute. La banque en ligne est elle aussi en train de s'adapter au besoin d'argent immédiat. Ouvrir un compte peut se faire maintenant dans un kiosque à journaux. C'est l'accumulation de petites opérations qui, à l'arrivée, se soldent par des résultats à donner le tournis. En Afrique où le manque d'argent bloque souvent les énergies, les start-ups fleurissent et engrangent des fortunes. Certaines des solutions qu'elles mettent au point sont même copiées par les plus grandes places financières dans le monde. L'Algérie se tient à la traîne de cette dynamique puisque son système économique n'arrive toujours pas à trouver un succédané à la rente du gaz et du pétrole dont elle dépend à 95%. La crise actuelle a mis à nu, pour la deuxième fois en trente ans, les limites de sa stratégie économique en vigueur depuis cinq décennies. Comment faire pour sortir de cette ornière? Des experts et des responsables se penchent actuellement sur la question. Toutefois, briser les tabous de l'économie dirigée n'est pas chose aisée et faire preuve d'initiative novatrice peut se retourner contre les esprits qui l'entreprennent. La lourdeur bureaucratique devient une seconde nature du système financier algérien qui demeure frileux face au changement. La crise que traverse le pays a révélé sa déconnexion face à un monde où les affaires ne cessent de s'imbriquer et de s'interpénétrer. Une réalité à laquelle l'Algérie doit s'adapter. Sans cela, même si le cours de l'or noir remonte, ce ne sera qu'une accalmie avant une nouvelle crise.