La situation de l'environnement est des plus dramatiques à Béjaïa A la veille du scrutin des locales, la question de l'environnement devrait constituer le principal sujet de campagne. Les différentes listes aussi bien pour les commandes des APC que pour l'Assemblée populaire de wilaya devraient consacrer un large chapitre pour ce secteur qui mérite une attention particulière de par ses conséquences sur la santé publique. Faut-il rappeler aux différents postulants que Bejaia compte sept centres d'enfouissement technique (CET) inscrits pour le compte de la wilaya de Béjaïa depuis l'année 2000? À ce jour, un seul a été réalisé avant d'être fermé après six mois d'exploitation. La situation de l'environnement est des plus dramatiques à Béjaïa. Personne ne peut nier ce constat alarmant qui défraye souvent la chronique locale. C'est loin d'être faute de dotations, puisque les pouvoirs publics ont attribué pour la wilaya de Béjaïa plus de sept CET depuis l'année 2000, le laxisme des autorités locales qui ne se sacrifient pas franchement s'est ajouté aux sempiternelles oppositions des citoyens pour aggraver une situation déjà difficile. Si les déchets ne manquent pas à Béjaïa, leurs collecte et traitement laissent à désirer même si tout le monde s'accorde à dire qu'il y a source d'enrichissement et de création d'emplois. La dernière proposition faite par le Club 92, une association d'investisseurs et d'entrepreneurs qui vient d'être définitivement écartée par les pouvoirs publics, a fait qu'il reste donc aux différents candidats à apporter leurs solutions qui seront soumises au verdict des urnes le 23 novembre prochain. C'est logiquement sur ce point-là que les électeurs devraient porter leur intérêt et sur ce point également qu'une majorité sera portée aux commandes des collectivités locales. Il ne s'agit pas d'être un génie car les solutions existent. Il suffit seulement de concrétiser les projets en souffrance. Cela ne saurait se faire sans l'engagement d'un véritable dialogue avec les citoyens qui s'opposent à leurs réalisations. N'est-ce pas là le véritable rôle d'un élu? Car il est le seul en mesure de convaincre ses concitoyens de l'utilité de tel ou tel projet, quand bien même celui de l'implantation d'une décharge contrôlée ou d'un CET n'est pas chose facile à négocier. Il est à noter que 21 millions de tonnes de déchets sont rejetés quotidiennement au niveau national. Le recyclage de ces déchets ménagers reste une source de richesse inestimable et peut rapporter quelque 38 milliards de dinars algériens de recette. Dans la wilaya de Béjaïa, on en est au stade primaire. Les sept centres d'enfouissement techniques projetés pour la wilaya demeurent un rêve tandis que les quatre décharges contrôlées sont soit gelées comme c'est le cas à Akbou et El Kseur ou non lancées, à l'image de celles prévues à Béjaïa et Aokas. Des projets qui auraient pu améliorer la situation environnementale qui règne désagréablement à Béjaïa. 47 décharges publiques non contrôlées sont recensées à travers le territoire de la wilaya. Autant de projets qui butent sur la contrainte des oppositions citoyennes et ce, malgré les mesures prises en matière de choix de terrains. Au niveau de la direction de l'environnement, gérée par intérim depuis quelques années, l'on ne fait que déplorer. Il en est de même au niveau des collectivités locales où parfois ce sont les présidents d'APC et les élus qui se joignent aux oppositions citoyennes. A l'heure où la tendance est à la recherche des sources de financement des collectivités locales, les postulants aux prochaines élections locales se doivent d'intégrer l'élément environnemental dans leurs programmes. Le débat sur cette question est l'impératif de l'heure, qui aura pour valeur d'anticiper de probables oppositions qui s'inviteraient à l'avenir. L'équipe gagnante qui se serait engagée devant les électeurs aura toute latitude de prendre en charge le dossier sans l'opposition citoyenne, qui se serait prononcée pour son programme. On n'en est pas encore là, mais le problème demeure présent à tel point qu'il ne peut être occulté. L'équation est difficile à résoudre, mais le constat qui fait de la wilaya de Béjaïa une poubelle géante du fait du peu d'efforts consentis face à la problématique des oppositions est là pour rappeler à tous les postulants l'impératif de s'impliquer franchement afin de concrétiser les projets à même d'améliorer considérablement le cadre de vie.