Cette visite, inscrite dans le cadre du paraphe de l'accord d'association algéro-européen, sera néanmoins riche en rencontres avec les principaux dirigeants de l'Union européenne. C'est ainsi que le chef de l'Etat sera l'hôte d'un déjeuner offert par le président du Parlement européen et les groupes politiques qui le composent. Dans l'après-midi Bouteflika s'entretiendra avec les président des deux chambres du Parlement belge. La série de rencontre se poursuivra demain avec un entretien avec le roi de Belgique. Avant d'assister à la cérémonie officielle de paraphe de l'accord d'association qui aura lieu demain en fin de soirée, le chef de l'Etat aura des discussions avec le président de la Commission européenne Romano Prodi, dont il sera l'hôte pour le dîner. La dernière journée de sa visite, Bouteflika rencontrera le patronat belge, puis assistera à la signature d'une convention de subvention de 180 millions de francs belges à l'Etusa et ce, avant de se rendre au siège de l'Alliance atlantique, pour s'entretenir avec lord Robertson, secrétaire général de l'OTAN. C'est donc un programme réellement chargé pour le chef de l'Etat, dont la visite dans la capitale de l'UE coïncide avec l'entrée effective de l'Algérie dans l'ère de la mondialisation. En effet, l'accord d'association qui a connu pas moins de 18 rounds de négociation, outre les quatre premiers, destinés à baliser le travail des négociateurs, constitue le premier acte concret entre l'Algérie et l'Europe depuis l'adoption par l'Algérie de l'économie de marché. Cet accord dit de deuxième génération est censé compléter celui signé en 1976, actuellement, complètement dépassé, dit-on, dans les milieux officiels algériens. En fait, l'Algérie est l'un des derniers pays de la rive sud de la Méditerranée à conclure un accord d'association avec l'Europe. Enclenchées en juin 1994, les négociations ont d'abord buté sur l'entêtement des Européens à ne pas prendre en considération la spécificité du tissu industriel algérien. La situation politique et sécuritaire en Algérie entre 96 et 99 a fait que les négociations se sont vu bloquer. Ce n'est qu'en 2000 et sur initiative de Bouteflika que les négociations ont repris au rythme d'un round par mois, pour finir par la conclusion de l'accord le 5 décembre dernier. Il a fallu abattre un travail de titan pour parvenir à combler le retard, sans laisser passer l'intérêt de l'Algérie, dont la spécificité a été lourdement soulignée par le chef de l'Etat lui-même. Au-delà de la sauvegarde des intérêts de l'économie nationale, l'entrée de l'Algérie dans la sphère économique régionale à travers cet accord, impose désormais, une gestion rigoureuse des affaires de la république. Plus encore, l'Etat devra prendre certaines décisions qui auront un impact direct sur la vie quotidienne des Algériens. Le démantèlement tarifaire progressif inclus dans la loi de finances 2002, décidé en prévision des accords d'association avec l'UE et de l'adhésion à l'OMC, en est un exemple significatif. Bouteflika va donc assister à une cérémonie historique pour notre pays qui sort de son isolement pour intégrer la mondialisation avec toutes ses bienfaits et ses tares. Enfin, cette visite a une signification doublement historique, puisque le chef de l'Etat rendra visite au siège de l'OTAN où il aura des entretiens avec le SG de cette organisation. Le crochet de Bouteflika au siège de l'Alliance atlantique, lors de son séjour belge, est, en fait, une première dans les annales de la politique nationale. C'est quelque part, une façon de dire que l'Algérie n'a pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Le processus de l'entrée du pays dans la mondialisation débutera demain et il semble qu'il y ait une volonté des plus hautes autorités d'en faire un processus irréversible.