Entre ceux qui attendent leurs logements depuis 11 ans et ceux qui voient les subventions bloquées, la colère déborde dans la rue. Les citoyens d'Akbou et de Oued Ghir sont montés au créneau. Des foyers de tension sont une réalité quasi quotidienne à Béjaïa. Chaque jour que Dieu fait, des manifestations de colère naissent dans différentes régions de la wilaya. Hier, deux manifestations ont été enregistrées à Oued Ghir et au chef-lieu de la wilaya. A l'origine, des insuffisances qui frappent de plein fouet les citoyens. Après 11 ans, les bénéficiaires des logements LSP d'Akbou s'invitent encore une fois à la manifestation en organisant hier, un sit-in devant le siège de la wilaya. Ils veulent occuper leurs logements. Une revendication légitime, sachant l'attente qu'ils subissent depuis des années et sans lendemains prometteurs. Les postulants au projet de 50 logements LSP et locaux d'Akbou, sis au lieudit Ighil Messaoud, à 70 km au sud de Béjaïa reviennent à la charge pour la énième fois. Cela fait 11 ans qu'ils attendent leurs logements. Les protestataires, organisés en association, montent au créneau pour exprimer leur ras-le-bol. Hier, les souscripteurs réclamaient les clés de leurs logements, dont le projet remonte à 2007. En 2015, les contestataires ont été surpris de constater au niveau des directions de la Caisse nationale du logement (CNL) et de la direction du logement (Dlep) «que les dossiers de l'aide de la CNL ont été déposés, puis retirés par le promoteur sous prétexte que nous n'avons pas versé les premières tranches». Pourtant, à l'époque les signataires dans une pétition de dénonciation, confirment les versements de 600 000 DA et 1000 000 DA. Dans une autre lettre adressée au ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, les souscripteurs soupçonnaient «une manoeuvre». Le projet étant arrivé à la phase finale, ces derniers ont sollicité le ministre Abdelhamid Temmar en vue «d'inciter le promoteur à procéder au dépôt de nos dossiers CNL et Fnpos et solliciter la délivrance des actes de vente ainsi que la remise des clés». Deux ans après, les souscripteurs sont au même stade. «Nous avons le choix d'occuper de force nos logements ou ester en justice le promoteur», s'exclame le représentant des bénéficiaires. Un choix difficile puisque, explique-t-il, «aller en justice cela prendrait au minimum 10 ans d'attente avant que la solution ne se dessine». «Forcer les portes», était donc la solution abordée avec le wali de Béjaïa, qui, selon les souscripteurs leur a recommandé de patienter pour occuper «dignement leurs logements». L'attente est toujours là.A Oued Ghir, le souci est tout autre, ce sont quelque 450 jeunes inscrits dans les différentes associations sportives de la commune qui attendent vainement leurs subventions de l'année 2017. Hier, ils sont montés au créneau en procédant à la fermeture du siège de la commune. Le blocage de l'Assemblée communale locale a induit la suspension de la délibération portant sur les subventions des associations de la commune. Le maire qui intervenait sur les ondes de la radio locale estime avoir reçu plusieurs fois les associations et que les problèmes le dépassent. «La solution est entre les mains du wali», a-t-il déclaré. En attendant une issue à ce problème, plus de 450 jeunes de la commune pratiquant différentes disciplines sportives en subissent les conséquences qui n'y sont pas sans porter préjudice à la pratique sportive et leur avenir.