Le club des Zianides n'a pas touché un sou pour le départ de Mezaïr, Farès, Kherbouche, etc. La saison 2004/2005 a été la répétition des deux années précédentes où le WAT a attendu le dernier match pour respirer et assurer sa place parmi l'élite nationale. Incompréhensible pour un club, véritable école de football, dont les meilleurs éléments quittent la capitale des Zianides pour aller monnayer leurs talents au sein d'équipes huppées. A titre d'exemple, On peut citer Mézaïr (USMA puis CRB), Kherbouche et Habri (JSMB et JSK), Betouaf (Blida), Boudjakdji (CRB et JSK), Méziani (Paradou Alger) et la liste reste ouverte. La logique dans la gestion d'un club, ou d'une entreprise, c'est d'offrir d'abord à ses propres enfants les meilleurs avantages avant de lorgner d'autres cieux où les éléments recrutés sont parfois d'un niveau inférieur à celui des joueurs du cru. Cette année que le WAT a recruté deux Nigériens : Olwalie et Abou Latan, alors les caisses étaient vides et que les dirigeants ne pouvaient payer les joueurs du cru. Autre contradiction criante, au moment où les seniors jouaient leur maintien parmi l'élite, les minimes disputaient la finale de la coupe d'Algérie contre leurs homologues de la JSK alors que les juniors remportaient le trophée de la plus prestigieuse compétition. Lors du dernier match du championnat face au doyen, Benyellès a aligné trois joueurs juniors qui ont brillé de mille feux et ont même marqué des buts d'anthologie, ils ont pour noms Benmoussa, Larabi et Dif. Devant le micro de Radio Tlemcen où une table ronde a été organisée pour traiter du dossier du WAT, tous les journalistes présents et les responsables du club ont évoqué le problème financier à l'origine de la mauvaise prestation des joueurs. Les arguments avancés pour justifier cette débâcle varient d'un responsable à un autre. Pour l'entraîneur, Abdelkrim Benyellès, ceci s'explique par la mauvaise préparation d'intersaisons et la démotivation des joueurs. «J'ai remplacé Guendouz à la 8e journée, j'ai trouvé les 35 joueurs mal préparés physiquement, aucune méthode scientifique n'était appliquée. J'ai fait ce que j'ai pu et j'ai redressé la barre mais les joueurs n'étaient pas motivés car non payés et je les comprends» avance-t-il. Un argument repris par le secrétaire général du club, Soulimane Nasro, «c'est le fonds qui manque le plus». De son côté, le président, Houari Bensfia, pointe du doigt les notables locaux: «Je me suis retrouvé seul et heureusement que le wali nous a accordé une subvention (de 600 millions de centimes + 300 millions de centimes) pour terminer la saison. Nos enfants se sont dépensés et leur meilleur match a été celui d'Annaba que nous ne méritions pas de perdre. Le WAT est une école de formation et je demande à toutes les bonnes volontés d'aider ce club, qui a failli rétrograder». Loin de faire dans la dentelle, le manager général, Ammar Ghomari, parle même de mauvaise gouvernance et de mauvaise gestion. «Le WAT n'a pas touché un sou pour le départ de Mézaïr, Farès, Kherbouche, etc. Le WAT n'a pas de comité de section, n'a pas de sponsors, alors pourquoi signer des contrats à des joueurs étrangers lorsqu'on a les caisses vides?» a-t-il révélé. L'ancien entraîneur, Abdelkrim Bira, abondera dans le même sens: «le WAT est un grand club et les problèmes financiers minent tous les grands clubs».. L'assemblée générale annuelle promet d'être houleuse car c'est devant les bilans moral et surtout financier que les fans du WAT vont plancher pour préparer une saison 2005/2006 dans de très bonnes conditions humaine, matérielle et financière.