L'économie numérique s'invite aussi à la poste La ministre des TIC a souligné que cette loi n'a pas pour objectif de réguler le e-commerce, mais de simplement l'encadrer. Après l'adoption de la loi sur le commerce électronique par le Conseil des ministres, l'Algérie est fin prête à lancer cette pratique qui, faut-il le souligner, est bien peu courante. C'est ce qu'a réaffirmé hier, la ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique Houda Imane Feraoun. D'après elle, il n'y a nul doute sur cela, en dépit du retard enregistré en la matière. «Tous les établissements financiers algériens sont prêts pour ça, que ce soit les banques ou les bureaux de poste», a-t-elle assuré, lors de son passage à l'émission «L'invité de la rédaction» à la radio Chaîne 3. Elle a toutefois souligné que cette loi n'a pas pour objectif de réguler le e-commerce mais de simplement l'encadrer. Encadrement qui se fera selon elle, en définissant les droits et les obligations des commerçants et du consommateur. Elle fixera aussi «les modalités d'application notamment des pénalités, en cas de dépassement ou d'activités non réglementées», souligne-t-elle. Par l'application de cette loi, il sera également question de mettre en oeuvre les procédés du tant attendu payement électronique. Et ce, affirme-t-elle, dans l'optique de «protéger la confidentialité des transactions électroniques ainsi que les données de citoyens». Houda Imane Feraoun a par ailleurs émis le souhait que cette loi soit signée avant l'année prochaine, promettant au passage que les dispositions envisagées par cette dernière seront appliquées dès sa signature. Même si cette sorte de commerce n'est pas très pratiqué, la responsable du secteur soutient toutefois qu'il commence à émerger dans notre pays. Elle argumentera que près de 15 sites Web opèrent déjà dans ce sens mais en dehors de toute réglementation et que ces derniers connaissent «une très large clientèle». Elle rappellera une nouvelle fois que le cadre légal ne vient pas réguler ce commerce mais l'encourager davantage. Elle a expliqué qu'en parallèle, ladite loi va contribuer au développement de l'économie numérique tout en assurant la protection du consommateur contre toute fraude dans ce domaine. S'agissant du payement électronique, elle a fait savoir qu'une disposition du projet de loi suggère qu' «il est impératif que les plates-formes inhérentes à ce type de payement soient sécurisées et qu'elles répondent à une certaine norme de confidentialité de sécurisation». Normes qui, précise-t-elle, seront fixées par la Banque d'Algérie. La responsable du secteur a indiqué par ailleurs, que «si un commerçant souhaite mettre en vente ses produits en ligne il devra obligatoirement héberger son site Web en Algérie». Pour ce qui est du reste des conditions liées à la pratique du commerce en ligne, Houda Imane Feraoun a avancé outre la conformité du site Web, «les prix doivent être explicités avec taxe et en hors taxe ainsi que les délais de livraison pour éviter de mettre en ligne des produits en rupture de stock». S'étalant davantage sur le payement par voie électronique, l'invitée de l'émission a fait remarquer que cette procédure aiderait à réduire la circulation du cash qu'elle considère comme «extrêmement dangereux». Et pour cause, «ça donne libre champ à la circulation de billets trafiqués, et c'est souvent la cause du manque de liquidité souvent observé dans les bureaux de postes et dans les banques», explique-t-elle. Pour elle, il est nécessaire que son département arrive à démocratiser ce système et à amener les citoyens à avoir confiance. «Beaucoup de salariés préfèreront utiliser une carte plutôt que de retirer du cash, car plus pratique», a-t-elle justifié. Houda Imane Feraoun a également évoqué la possibilité de faire des transactions financières de compte à compte, sans forcément passer par la case du retrait. Elle a énoncé que par le passé, l'absence d'un ancrage juridique portait entrave à la réalisation de cette opération. C'est pourquoi «nous avons mis en place un article portant sur les règles de la poste et des communications électroniques, que j'ai présenté dans ce sens, dimanche à l'APN», a- t-elle signalé. Par ailleurs, Algérie poste a contracté un accord avec le FMI des centres de tri de courrier automatique.